Atos est sur le point de vendre ses systèmes de contrôle nucléaire à Alten pour 270 millions d’euros. Cette décision stratégique vise à désendetter le groupe informatique et à recentrer ses activités.
Nucléaire : Atos a trouvé son repreneur pour céder ses systèmes de contrôle !
Une cession stratégique pour Atos
Atos, géant français de l'informatique, a annoncé des négociations exclusives pour la vente de sa filiale Worldgrid à Alten, une entreprise d'ingénierie renommée. Cette transaction, évaluée à 270 millions d'euros, fait partie d'une stratégie de désendettement et de recentrage sur les activités principales d'Atos. Worldgrid, qui emploie 1 100 personnes, est spécialisée dans les systèmes de contrôle-commande pour les centrales nucléaires. Elle gère notamment les logiciels de pilotage et de supervision des réacteurs nucléaires en France, au Royaume-Uni, en Russie et en Chine, soit 15 % du parc nucléaire mondial, selon l’organisation professionnelle du secteur. L'entreprise va notamment s'occuper du programme EPR2 en France.
Le choix d'Alten comme repreneur de Worldgrid est stratégique. Alten, avec ses 57 000 collaborateurs et ses 4 milliards d'euros de chiffre d'affaires, est un acteur majeur de l'ingénierie. La société a su s'imposer face à d'autres prétendants, y compris des spécialistes du nucléaire comme Assystem, en offrant une valorisation attractive de 270 millions d'euros, soit 1,6 fois le chiffre d'affaires de la filiale d'Atos. Cette acquisition permettra à Alten de renforcer son expertise dans le secteur du nucléaire, un domaine essentiel pour l'avenir énergétique de nombreux pays.
Bruno Le Maire aurait préféré EDF comme repreneur
Worldgrid joue un rôle important dans la sécurité et l'efficacité des réacteurs nucléaires, fournissant des systèmes à environ 15 % du parc mondial de centrales. La vente à Alten pourrait avoir des implications significatives pour la gestion et le développement futur de ces technologies. De plus, la reprise des branches Advanced Computing, Mission-Critical Systems (MCS) et certaines activités de cybersécurité pourrait rapporter entre 700 millions et 1 milliard d'euros supplémentaires à Atos.
En Bourse, le cours d’Atos a chuté de près de 20 % le 12 juin 2024, en raison de la restructuration financière de la dette qui diluera fortement les actionnaires actuels. Bruno Le Maire, ministre de l'Économie, avait exprimé sa préférence pour un repreneur français comme EDF. Toutefois, la décision d'Atos de privilégier Alten a été motivée par des considérations financières et stratégiques. Les analystes estiment que cette cession permettra à Atos de se concentrer sur ses activités principales tout en assurant une continuité et une amélioration des services de Worldgrid sous la nouvelle direction d'Alten.