Le président américain, Joe Biden, a finalement levé l’interdiction imposée à l’Ukraine d’utiliser des missiles américains à longue portée pour frapper des cibles en Russie, révèle le New York Times.
Guerre en Ukraine : Kiev va-t-elle bombarder Moscou ?
Un tournant stratégique dans la guerre en Ukraine
Le président américain, Joe Biden, a donné son feu vert à l’utilisation des missiles ATACMS par l’Ukraine contre des cibles en Russie, une demande formulée depuis longtemps par le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Ces missiles, qui disposent d’une portée d’environ 320 km, avaient jusqu’ici été restreints à un usage strictement défensif à l’intérieur des frontières ukrainiennes. La région de Kursk, théâtre d’un contre-offensive ukrainienne depuis l’été 2024, est au cœur de cette stratégie. Moscou a déployé près de 50.000 soldats dans cette région pour empêcher toute reprise par Kyiv, tout en intégrant à ses rangs 10.000 soldats nord-coréens, selon des sources américaines.
Lors d’une récente rencontre avec Joe Biden, Volodymyr Zelensky avait présenté un plan détaillé de cibles stratégiques en Russie. Bien que le président américain ait initialement exprimé des réticences, notamment par crainte de représailles nucléaires évoquées par Vladimir Poutine, il a finalement cédé. Cette décision vise à maintenir la pression sur Moscou, en empêchant la Russie d’utiliser la région de Kursk comme levier dans de futures négociations de paix.
Les ATACMS ne suffiraient pas à infliger à la Russie des dégâts suffisants
Cependant, l’autorisation de ces frappes suscite des débats parmi les responsables américains. Certains s’inquiètent de l’escalade du conflit et des conséquences d’une utilisation accrue des stocks limités de ces armes avancées. Les ATACMS, complexes à produire, sont en quantité insuffisante pour infliger des dégâts décisifs sur des cibles clés, comme les avions russes équipés de bombes à longue portée, qui sont stationnés sur des aérodromes situés hors de leur portée.
Parallèlement, cette décision s’inscrit dans une politique plus large visant à garantir l’aide à l’Ukraine jusqu’en 2025, anticipant une potentielle administration Trump. Ce dernier a promis de résoudre le conflit "en un jour" sans toutefois préciser ses plans. Pour Kiev, cette avancée est cruciale pour inverser la dynamique du conflit, mais elle s’accompagne de nouveaux risques, notamment une réponse coordonnée entre les troupes russes et leurs alliés nord-coréens dans la région de Kursk.