Depuis des décennies, les scientifiques scrutent le ciel à la recherche d’astéroïdes potentiellement dangereux pour notre planète. Mais jamais encore les probabilités d’impact n’avaient atteint un tel niveau. Le risque de voir l’astéroïde 2024 YR4 frapper la Terre en 2032 est désormais estimé à 3,1 %, une probabilité record depuis le début de la surveillance des objets célestes. Faut-il s’inquiéter ?
Un astéroïde de 500 fois Hiroshima se rapproche de la Terre ?

Un astéroïde capable de raser une ville entière !
Avec une taille comprise entre 40 et 90 mètres de diamètre, YR4 a de quoi inquiéter. En cas d’impact, il pourrait libérer une énergie 500 fois plus puissante que la bombe nucléaire de Hiroshima. Un tel choc suffirait à anéantir une ville entière ou à provoquer un tsunami dévastateur s’il venait à s’écraser en mer.
Une trajectoire de l'astéroïde encore incertaine
Les calculs actuels indiquent que l’astéroïde a 3,1 % de chances de percuter la Terre le 22 décembre 2032. Toutefois, cette estimation repose sur des données préliminaires et les scientifiques insistent sur le fait que des ajustements sont attendus dans les prochains mois. En janvier 2025, le risque était de 0,096 %.
L’Agence spatiale européenne (ESA) se veut rassurante : selon Richard Moissl, responsable du bureau de défense planétaire, un tel événement est "très, très rare" et le grand public "n’a pas à s’inquiéter pour le moment".
Les observations actuelles montrent que YR4 suit une trajectoire qui s’éloigne temporairement de la Terre. Il disparaîtra de la vue des télescopes dans quelques mois et ne redeviendra observable qu’en 2028. D’ici là, les astronomes espèrent affiner leur analyse grâce aux observations du télescope James Webb, qui sera mobilisé en mars 2025 pour une mission d’urgence.
Selon les calculs, l’astéroïde pourrait frapper plusieurs zones densément peuplées situées sur une bande étroite s’étendant du nord de l’Amérique du Sud à l’Asie, en passant par le Pacifique et l’Afrique subsaharienne. Des métropoles comme Bogotá, Lagos ou Mumbai figurent parmi les villes potentiellement concernées.
Si l’astéroïde venait à frapper la mer, l’onde de choc pourrait générer un tsunami dévastateur. En revanche, s’il s’écrase dans une région isolée, comme cela s’était produit en 1908 en Sibérie avec l’événement de Toungouska, les dégâts seraient limités aux forêts ou aux zones inhabitées.
Une mission spatiale pour éviter la catastrophe ?
Si les risques de collision se confirment, la communauté spatiale internationale pourrait envisager une mission de déviation, comme cela a été testé avec succès en 2022 par la NASA avec la mission DART. Cette dernière avait réussi à modifier la trajectoire d’un astéroïde en le percutant avec un vaisseau spatial.
Des technologies similaires pourraient être mises en œuvre pour éloigner YR4 de son orbite actuelle avant 2032. Mais les délais sont courts, et il faudra des années pour préparer une telle opération.
Malgré les chiffres qui peuvent inquiéter, les experts tempèrent la menace. La probabilité d’impact reste faible (1 chance sur 32), et l’expérience passée montre que ces prévisions évoluent rapidement. En 2004, l’astéroïde Apophis avait un risque de collision de 2,7 % pour 2029, avant que les nouvelles observations ne réduisent ce risque à zéro.