Assurance moto : la flambée des tarifs met les motards sur la touche

Les amateurs de deux-roues le sentent passer à chaque échéance annuelle. Non, ce n’est pas le vent dans les cheveux ou la pluie qui fouette le casque. C’est bien la facture d’assurance qui dérape, année après année, comme une bécane sur route mouillée.

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Publié le 2 avril 2025 à 6h08
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Assurance moto : la flambée des tarifs met les motards sur la touche - © Economie Matin
97%Les moins de 25 ans payent 97% de plus pour leur assurance moto.

Une réalité grinçante s’installe : l’assurance moto, autrefois accessible, devient un poste de dépense aussi lourd qu’un carénage en fonte.

En 2024, l’assurance moto fait vrombir ses prix : une tendance qui s’installe

C’est un fait : l’assurance moto coûte de plus en plus cher. Selon le baromètre 2024 du comparateur LeLynx.fr, les conducteurs ont déboursé en moyenne 423 euros pour leur prime annuelle. Cela représente une augmentation de 3 % par rapport à 2023, et surtout 8 % de plus qu’en 2022. Et si certains espéraient une accalmie, le début de l’année 2025 les détrompe : +9 % sur le premier trimestre par rapport à la même période l’an dernier. Voilà une envolée qui ne donne pas envie d’enfourcher son engin sans vérifier ses mensualités.

Arthur Martiano, PDG de LeLynx.fr, ne mâche pas ses mots dans le communiqué du mois de mars 2025 : « En 2024, la hausse des primes d’assurance moto s’explique par l’augmentation du coût des réparations et des pièces détachées, ainsi qu’une sinistralité en progression. » Et la spirale est infernale : des réparations plus coûteuses, une recrudescence des vols et un nombre croissant d’accidents suffisent à faire exploser les coûts pour les assureurs... et donc pour les assurés.

Assurance moto : les jeunes conducteurs saignés à blanc

Les moins de 25 ans paient le prix fort. Littéralement. En 2024, leur prime d’assurance moyenne atteint 741 euros. C’est près du double (+97 %) de celle des conducteurs plus expérimentés, évaluée à 376 euros. Et ce n’est pas tout : leur augmentation entre 2023 et 2024 s’élève à 10 %, contre 3 % pour les autres. Une gifle tarifaire pour ceux qui démarrent dans la vie active avec un deux-roues.

Pour un jeune conducteur de 23 ans, avec un an et demi d’historique, assurer une Yamaha MT-07 coûte 1 095 euros par an. À titre de comparaison, un motard de 40 ans, au profil stable et historique solide, ne paiera que 579 euros pour le même modèle. La différence ? Près de douze pleins d’essence. Bienvenue dans l’économie punitive.

L’impact du stationnement et du véhicule sur la prime d’assurance

Les primes varient aussi drastiquement selon la façon dont le deux-roues est stationné. LeLynx.fr est formel : garer son véhicule dans un parking fermé individuel permet de limiter la prime à 394 euros. À l’inverse, le stationnement dans un parking public surveillé fait grimper la facture à 536 euros. Quant aux irréductibles qui laissent leur moto sur la voie publique, ils le paient cash. Le risque de vol ou de vandalisme est trop élevé pour que les assureurs ferment les yeux.

Le modèle du véhicule n’est pas en reste. Le Yamaha TMAX affiche une prime tous risques de 844 euros, tandis que le XMAX 125 plafonne à 444 euros et le Honda Forza 125 descend à 409 euros. Côté moto, les écarts sont tout aussi flagrants : 777 euros pour une Yamaha MT-07, 589 euros pour une Kawasaki Z, et 717 euros pour une Honda CB750 Hornet.

Et ce n’est pas fini : les scooters de 50 cc, bien qu’étant les plus petits gabarits, peuvent coûter 323 euros au tiers, soit 50 euros de plus qu’une moto. Pourquoi ? Parce que leurs conducteurs sont souvent jeunes, inexpérimentés, et circulent en zone urbaine dense, là où les risques sont maximaux.

Assurance moto : quand la géographie pèse lourd dans la balance

La France n’est pas égale face à l’assurance moto. En Île-de-France, la prime moyenne atteint 545 euros, la faute à une densité urbaine élevée et à un taux de vol en pleine flambée. Paris détient la palme avec 568 euros, talonnée par Marseille à 524 euros.

À l’opposé du spectre, les motards bretons peuvent souffler. En Bretagne, la prime est la plus basse de l’Hexagone : 355 euros. Un contraste de 190 euros avec la région parisienne. Pendant ce temps, les Pays de la Loire enregistrent la hausse la plus brutale : +8 % en un an, pour une prime de 373 euros.

Tous risques ou au tiers : des arbitrages dictés par la valeur du véhicule

En 2024, la formule tous risques est choisie par 51 % des assurés. Mais là encore, le type de véhicule influe : 60 % des motards optent pour cette couverture complète, contre 38 % des conducteurs de scooters. Les scooters sont plus souvent assurés au tiers (40 %), une formule moins chère mais bien plus risquée en cas de sinistre. Pourquoi cette différence ? Parce que la moto, plus chère, plus puissante, attire davantage les convoitises... et les assureurs le savent.

Face à cette inflation galopante, il ne reste qu’une seule parade aux motards : comparer régulièrement les offres. En utilisant les comparateurs, les conducteurs peuvent économiser jusqu’à 209 euros par an. Mais ce n’est pas tout. Stationner à l’abri, éviter les sinistres, sécuriser son véhicule : autant de leviers concrets pour faire baisser une prime qui ne connaît que la montée.

Paolo Garoscio

Rédacteur en chef adjoint. Après son Master de Philosophie, il s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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