Assurance-chômage : l’Unédic revoit ses prévisions à la baisse

L’Unédic, organisme gestionnaire du régime d’assurance-chômage en France, a révisé à la baisse ses prévisions financières pour 2024, annonçant un excédent prévu de seulement 300 millions d’euros, bien inférieur aux 900 millions d’euros initialement attendus. Cette réévaluation, présentée mardi, souligne les effets combinés d’un contexte économique difficile et des prélèvements importants de l’État.

Stephanie Haerts
Par Stéphanie Haerts Publié le 23 octobre 2024 à 12h00
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Assurance-chômage : l’Unédic revoit ses prévisions à la baisse - © Economie Matin
300 millionsL'Unédic ajuste ses prévisions pour 2024, annonçant un excédent de 300 millions d'euros, nettement inférieur aux 900 millions initialement prévus.

Ces facteurs, qui continuent de peser sur les finances de l'Unédic, pourraient également impacter sa capacité à réduire une dette conséquente, incluant encore les charges liées aux interventions durant la crise sanitaire. Malgré ces défis, l'Unédic prévoit une amélioration progressive de sa situation financière jusqu'en 2027, accompagnée d'une reprise plus marquée des créations d'emploi à partir de 2026.

Une révision des prévisions financières

L'Unédic, qui gère le régime d'assurance-chômage en France, a dévoilé mardi 22 octobre une révision importante de ses prévisions financières pour 2024. Initialement, un excédent de 900 millions d'euros était prévu en juin, mais il a été ramené à 300 millions d'euros. Cette diminution est le résultat d’un contexte économique défavorable, mais pas seulement. L'organisme paritaire souligne également l'impact des décisions de l'État sur ses finances.

En effet, les prélèvements imposés par l'État impactent durement l’Unédic. Pour 2024, l'excédent aurait pu atteindre 3,1 milliards d'euros sans ces prélèvements, mais les moindres compensations d'exonérations décidées dans la loi de financement de la Sécurité sociale ont réduit cette somme de façon importante.

Une dette encore lourde

Malgré ces excédents prévus, l'Unédic doit encore composer avec une dette colossale. En 2027, celle-ci pourrait atteindre 44,3 milliards d'euros. Parmi ces dettes, on trouve encore la « dette Covid », issue des mesures exceptionnelles prises pendant la pandémie pour soutenir le marché du travail. Ces mesures avaient coûté 18,1 milliards d'euros à l’organisme.

Jean-Eudes Tesson, président de l'Unédic, a exprimé sa frustration quant à cette situation, notamment en raison de la non-compensation partielle des exonérations de charges sociales, comme l'a rapporté France Info. À cela s’ajoutent des surcoûts, comme celui lié aux salariés frontaliers, qui pèsent environ 800 millions d’euros par an sur le régime d’assurance-chômage.

Des perspectives en demi-teinte

Les prévisions pour les années à venir sont néanmoins plus optimistes. Après l'excédent réduit à 300 millions d’euros pour 2024, l'Unédic anticipe un solde positif de 1,8 milliard d’euros en 2025, puis 3,5 milliards en 2026, pour finalement atteindre 9,4 milliards en 2027. Cependant, cette amélioration reste incertaine et dépend fortement de l’évolution des prélèvements de l'État et des décisions politiques futures.

Ces excédents sont essentiels pour permettre à l'Unédic de rembourser progressivement sa dette. Mais avec un montant de près de 45 milliards d’euros à rembourser, cette tâche s'annonce titanesque. Si les prévisions actuelles sont respectées, l’organisme devra néanmoins faire preuve d’une grande rigueur budgétaire pour y parvenir.

L'impact des décisions de l'État

L'Unédic a également pointé du doigt l’impact des décisions politiques sur ses finances. Jean-Eudes Tesson a rappelé que la gestion de l’assurance-chômage dépend largement des politiques publiques, notamment en ce qui concerne les exonérations de charges sociales. Le manque de compensations par l’État sur ces exonérations aggrave la situation financière de l’organisme.

La question des salariés frontaliers constitue un autre point sensible. Chaque année, ces derniers représentent un surcoût d’environ 800 millions d’euros pour l'Unédic. Ce problème récurrent fait l'objet de discussions, et les responsables de l’organisme expriment un ras-le-bol face à l'absence de solutions pérennes.

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Stephanie Haerts

Rédactrice dans la finance et l'économie depuis 2010. Après un Master en Journalisme, Stéphanie a travaillé pour un courtier en ligne à Londres où elle présentait un point bourse journalier sur LCI. Elle rejoint l'équipe d'Économie Matin en 2019, où elle écrit sur des sujets liés à l'économie, la finance, les technologies, l'environnement, l'énergie et l'éducation.

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