Assurance-chômage : la réforme est suspendue

Le 30 juin 2024 dans la soirée, Gabriel Attal, Premier ministre, a annoncé la suspension de la réforme de l’assurance-chômage. Une décision prise après les résultats du premier tour des élections législatives 2024 durant lequel le parti présidentiel s’est mangé une véritable raclée de la part de l’extrême-droite et du Nouveau Front Populaire

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 1 juillet 2024 à 10h47
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7,5%Le taux de chômage est passé de 9,6% à 7% à mi 2023 et 7,5% actuellement

Assurance-chômage : une réforme controversée mise en pause

Gabriel Attal a déclaré la suspension de la réforme de l’assurance-chômage qui devait être mise en œuvre à partir du 1er décembre 2024. Cette réforme visait notamment à durcir les conditions d'accès aux indemnités chômage, ce qui a suscité une vive opposition de la part des syndicats et des partis politiques, tant à gauche qu'à droite.

La réforme prévoyait plusieurs mesures clés :

  • Réduction de la durée d’indemnisation : La durée maximale d’indemnisation devait passer de 18 à 15 mois pour les demandeurs d'emploi de moins de 57 ans.
  • Conditions de travail : Il aurait été nécessaire de travailler huit mois au cours des 20 derniers mois pour être éligible aux indemnités chômage, contre six mois sur les 24 derniers mois actuellement.
  • Ces mesures étaient justifiées par le gouvernement dans le cadre de la lutte pour le plein emploi, un objectif réaffirmé par le Président Emmanuel Macron qui avait qualifié la réforme d’"indispensable".

Une réforme rejetée… par les deux premiers partis de France

La suspension de cette réforme intervient dans un contexte électoral tendu. Le Rassemblement National (RN), arrivé en tête avec 33,14% des voix, et le Nouveau Front Populaire (NFP) qui a obtenu 27,99% des voix, avaient tous deux promis d’abroger cette réforme en cas de victoire au second tour des élections législatives.

Les syndicats se sont unanimement opposés à la réforme. Les huit confédérations syndicales (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, UNSA, Solidaires et FSU) avaient publié mi-juin un communiqué conjoint demandant au gouvernement de renoncer à cette réforme, jugée "injuste" et "violente". Sophie Binet, leader de la CGT, a salué la suspension de la réforme, insistant sur la nécessité de l'abandonner définitivement pour éviter de précariser davantage les chômeurs.

Un décret de jointure en attendant

La suspension de la réforme n’est pas une annulation. Gabriel Attal a précisé que des "aménagements" et des "discussions entre forces républicaines" pourraient avoir lieu après le second tour des élections législatives. L'objectif du gouvernement est de créer des "majorités de projets et d'idées" pour trouver des solutions alternatives à cette réforme, mais surtout essayer de rallier une partie de la gauche à ses candidats lors du deuxième tour des législatives qui se tient le 7 juillet 2024.

Pour éviter un vide juridique, Matignon a annoncé qu'un "décret de jointure" serait publié pour prolonger les conditions actuelles de l'assurance chômage jusqu'au 31 juillet 2024. Cela permet de maintenir le statu quo en attendant les résultats définitifs des élections et les discussions futures.

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Paolo Garoscio

Rédacteur en chef adjoint Après son Master de Philosophie, s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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