Alors que le marché de l’art contemporain s’est développé au sein de marchés nationaux, il s’est progressivement internationalisé, apportant une pluralité d’offres pour une multiplicité d’acheteurs. Face à cette dynamique conduisant à une croissance des ventes, le marché de l’art contemporain ne serait-il pas devenu un langage universel ?
Le marché de l’art contemporain, un marché international ?
D’un marché national à un marché international : l’histoire d’un changement de dynamique
Le commerce international des œuvres d'art n'est pas un phénomène récent. Comme le soulignent Michel Hoog et Emmanuel Hoog dans leur ouvrage « Le Marché de l'Art », depuis des siècles, les peuples ont échangé des artefacts, créant des ponts culturels à travers les pays et les continents. En outre, ce qui caractérise le marché de l’art contemporain depuis les années 1960, c'est sa transition imposante : d'une juxtaposition de marchés nationaux, le marché de l’art contemporain s’est unifié mondialement.
Cependant, l'internationalisation du marché de l'art ne signifie pas l'absence de marchés nationaux influents. En effet et durant des décennies, la France dominait la scène artistique mondiale, représentant jusqu’à 60% du marché dans les années 1960. Toutefois, l'arrivée des entreprises anglo-saxonnes telles que Sotheby's et Christie's ont marqué un tournant significatif. En dix ans, le centre de gravité s'est déplacé vers le Royaume-Uni et les Etats-Unis, symbolisant ainsi un changement de dynamique majeur.
Une autre évolution importante s'est produite sur le marché : l'émergence d'artistes internationaux, marquant la fin de l'hégémonie européenne dans le monde de l'art. Des figures emblématiques telles que Jeff Koons ont redéfini les normes de l'art contemporain, leurs œuvres battant des records de ventes. En 2019 par exemple, une œuvre de l'artiste américain a été adjugée pour la somme vertigineuse de 80 millions de dollars (atteignant près de 91,1 millions de dollars avec les commissions et les frais), illustrant la portée mondiale du marché de l'art contemporain. De telles sommes n’auraient pas pu être atteintes sans la renommée internationale de l’artiste mais surtout la concurrence internationale entre les collectionneurs les plus fortunés du monde.
Vers un nouveau marché, unique et mondial
Aujourd'hui, le marché de l'art contemporain s'est solidement ancré dans le tissu mondial de l'économie et de la culture. La circulation des œuvres à travers le globe témoigne de son caractère international. Selon les données d'Artprice, les États-Unis se positionnent en tête des acheteurs, suivis de près par la Chine en 2023. L’éloignement géographique de ces deux pays démontre que le marché de l’art contemporain n’est pas conditionné à une proximité géographique. Cette mondialisation du marché est rendue possible en grande partie par les échanges qu’entretiennent les pays mais aussi par une digitalisation grandissante du marché, qui a facilité la communication et la vente d'œuvres d'art à une échelle sans précédent.
À lui seul, le marché des ventes aux enchères d’œuvres d’art contemporain représentait 54% du marché des ventes aux enchères d’œuvres d’art mondial en 2022, soulignant l’influence croissante de l’art contemporain. Dans ce contexte, les acteurs du marché de l’art spécialisés dans cette branche évoluent à l’international. Des entreprises telles qu’Artransfer ont ainsi adapté leurs plateformes pour répondre à une audience mondiale, proposant des services et des contenus en anglais. Avec leurs offres internationales, leurs digitalisations et leurs spécialisations en art contemporain, ces plateformes pourraient bien détrôner les maisons de ventes, acteurs traditionnels du marché, qui ont d’ailleurs connu un recul de leurs ventes en 2023.
Mathilde Lamezec pour Artransfer