Arnaque au faux conseiller bancaire : un dispositif pour stopper l’usurpation des numéros bientôt disponible

L’arnaque téléphonique usurpant les numéros de banques est en hausse. Elle coûte des millions chaque année. Mais à partir du 1er octobre, un nouveau mécanisme permettra de couper les appels frauduleux avant qu’ils n’atteignent leurs cibles. Explications sur cette mesure et ses conséquences.

Jean Baptiste Le Roux
Par Jean-Baptiste Le Roux Modifié le 10 septembre 2024 à 20h06
Les fraudes de ce genre ont atteint près d'un milliard d'euros en 2024. Unsplash
Les fraudes de ce genre ont atteint près d'un milliard d'euros en 2024. Unsplash - © Economie Matin

Les numéros usurpés : un piège pour les clients des banques

Depuis plusieurs années, les arnaques téléphoniques usurpant les numéros des banques se multiplient, piégeant des milliers de clients. Les fraudeurs, utilisant un numéro semblable à celui de la banque, se font passer pour des conseillers légitimes et manipulent leurs victimes. En évoquant une prétendue fraude en cours sur leur compte, ils incitent les victimes à effectuer des opérations bancaires ou à leur transmettre des informations sensibles, telles que des identifiants ou des codes. Une fois ces données obtenues, les escrocs dérobent rapidement des milliers d’euros.

En 2023, la fraude par manipulation a représenté 32% du milliard d'euros volé via des moyens de paiement scripturaux. Ce phénomène, appelé "spoofing", consiste à usurper les numéros de téléphone pour tromper les victimes. Les numéros fixes des banques sont les plus souvent ciblés, car ils inspirent davantage confiance. En plus des numéros des agences, ceux du service anti-fraude figurant au dos des cartes bancaires sont également fréquemment utilisés par les escrocs.

Un nouveau dispositif pour enrayer l’arnaque

Face à cette recrudescence, les autorités publiques ont décidé d'agir. Dès le 1er octobre, un nouveau mécanisme sera mis en place pour empêcher l’usurpation des numéros fixes des banques et autres institutions. Ce système, basé sur le protocole Stir/Shaken, permettra aux opérateurs téléphoniques de vérifier l’authenticité de l’appel dès sa transmission. Si un appel est jugé non conforme ou invalide, il sera automatiquement coupé avant même d’atteindre son destinataire. Cette mesure vise à rendre impossible l’usurpation des numéros de lignes fixes.

Cependant, ce dispositif ne concernera que les numéros fixes. Les numéros mobiles ne sont pas inclus, mais ils sont rarement utilisés dans ce type d'arnaque, car les fraudeurs misent sur la confiance que les clients accordent aux numéros fixes officiels. Les clients des banques sont donc invités à rester vigilants et à se rappeler qu’un conseiller bancaire ne leur demandera jamais de communiquer des informations confidentielles par téléphone.

Une protection renforcée pour les utilisateurs

Ce mécanisme d’authentification des numéros s’ajoute à d'autres mesures déjà en place pour contrer les tentatives de fraude, notamment dans le domaine des SMS. Depuis plus de 18 mois, un système empêche les fraudeurs d’usurper l’identité des entreprises ou des services publics via des messages texte. Désormais, il est impossible pour un escroc de faire apparaître des noms d’institutions comme "Assurance Maladie" ou "Direction générale des finances publiques" dans les SMS frauduleux.

Cette évolution constitue une avancée significative dans la lutte contre la fraude. Les pouvoirs publics encouragent les consommateurs à signaler les tentatives d'escroquerie via SMS en les transférant au 33 700, un service dédié à la lutte contre les fraudes. Bien que ces mesures contribuent à réduire les risques, la vigilance des utilisateurs reste primordiale.

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Jean Baptiste Le Roux

Jean-Baptiste Le Roux est journaliste. Il travaille également pour Radio Notre Dame, en charge du site web. Il a travaillé pour Jalons, Causeur et Valeurs Actuelles avec Basile de Koch avant de rejoindre Economie Matin, à sa création, en mai 2012. Il est diplômé de l'Institut européen de journalisme (IEJ) et membre de l'Association des Journalistes de Défense. Il publie de temps en temps dans la presse économique spécialisée.

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