Le recyclage des appareils électroniques est souvent mis en avant comme une démarche écologique essentielle, mais qu’arrive-t-il réellement aux iPhone que nous rendons pour les recycler ? Une enquête de Bloomberg révèle que contrairement aux affirmations d’Apple sur ses pratiques de recyclage, beaucoup de ses appareils finissent broyés plutôt que revalorisés.
Apple préfère détruire ses iPhone que de les recycler
Apple ne recycle pas vraiment ses iPhone...
Apple et ses partenaires, tels que GEEP, sont censés réparer ou reconditionner nos vieux iPhone. Pourtant, il s'avère que, selon une enquête de Bloomberg, la majorité des appareils collectés ne connaissent jamais cette seconde vie. Un contrat strict entre Apple et GEEP stipule que les produits doivent être détruits systématiquement, rendant impossible leur réparation ou réutilisation. Ce processus aboutit à ce que les employés appellent une transformation en "muesli métallique", où seules quelques fractions des métaux sont effectivement recyclées. 80% de l'empreinte carbone d'un iPhone provient de sa fabrication. Ainsi, l'iPhone le plus écologique est celui que vous conservez en bon état d'utilisation le plus longtemps possible.
Cette pratique a des répercussions notables tant sur l'environnement que sur le marché des smartphones. La destruction des iPhone fonctionnels empêche leur entrée sur le marché secondaire, ce qui pourrait potentiellement réduire la demande pour de nouveaux produits. Un audit inattendu d'Apple a montré la disparition de nombreux appareils. La firme a accusé GEEP de ne pas avoir recyclé près de 100 000 produits, certains ayant même été réactivés, notamment en Chine. Suite à cela, Apple a poursuivi GEEP.
De plus, cette stratégie contredit l'engagement d'Apple pour la neutralité carbone d'ici à 2030, posant des questions sur la sincérité de la marque à la pomme sur ses initiatives écologiques.
Un procès en cours avec GEEP
La décision de broyer les appareils au lieu de les reconditionner est souvent justifiée par le risque de fuites de données sensibles. Cependant, cette méthode radicale limite également la disponibilité des pièces détachées, affectant ainsi le secteur de la réparation indépendante. Cela permet à Apple de maintenir un contrôle strict sur le marché des réparations et des pièces détachées, augmentant les coûts pour les consommateurs et réduisant les options disponibles pour les réparateurs indépendants. Selon iFixit, 57 % des matériaux récupérés lors du recyclage des déchets électroniques sont perdus pendant le processus de revalorisation.
En dépit de ces pratiques plus que controversées, Apple continue de promouvoir l'efficacité de ses robots de recyclage, comme Daisy et Liam, qui sont censés améliorer le taux de récupération des matériaux précieux. Toutefois, ces technologies, bien que prometteuses, sont loin de traiter la totalité des déchets générés, et leur impact reste marginal par rapport aux volumes vendus et détruits. Face à ces critiques, Apple affirme avoir réalisé d'importants progrès depuis le début du procès avec GEEP. Un porte-parole de l'entreprise a déclaré qu'ils s'engagent à recycler 100% du cobalt des circuits imprimés d'ici à 2025. Concernant GEEP, aucun commentaire n'a été fait en raison de l'affaire judiciaire en cours, selon John Longo, l'avocat de GEEP.