Tabac : l’Angleterre opte pour une solution radicale

Le roi Charles confirme l'interdiction progressive du tabac

L'Angleterre se positionne en fer de lance de la lutte contre le tabagisme au sein de l'Union européenne. Le roi Charles, dans son discours inaugural au Parlement, a confirmé l'interdiction prochaine de la vente de cigarettes aux jeunes. Cette mesure s'inscrit dans une vision plus large, celle d'une Angleterre sans tabac à l'horizon 2030, un engagement déjà prononcé par le gouvernement. Rishi Sunak, le Premier ministre, avait déjà planté le décor en octobre, dépeignant la consommation de tabac comme « la plus grande cause entièrement évitable de problèmes de santé, d'invalidité et de décès » dans le pays. Une répression historique se profile donc, avec une stratégie progressive : augmenter l'âge légal pour fumer d'un an chaque année, jusqu'à éradiquer complètement le fléau du tabagisme chez les nouvelles générations.

Des chiffres éloquents viennent appuyer cette politique : un cancer sur quatre est causé par le tabagisme. Le Royaume-Uni se tourne vers une législation d'avant-garde, s'inspirant de modèles comme celui de la Nouvelle-Zélande où l'achat de cigarettes est déjà interdit aux personnes nées après 2008. Le projet britannique envisage ainsi qu'un jeune de 14 ans aujourd'hui ne puisse jamais être autorisé à acheter une cigarette, même après avoir atteint sa majorité. Nos voisins anglais avait déjà abaissé l'âge légal de vente de tabac de 16 à 18 ans en 2007, réduisant la prévalence du tabagisme chez les jeunes de 16 et 17 ans de 30%. L'impact de cette nouvelle mesure pourrait donc être considérable.

Les prochaines générations n'auront bientôt plus le droit de fumer en Angleterre

Le gouvernement britannique, par ce biais, vise à briser un cycle séculaire de dépendance et de maladies en s'attaquant à la racine du problème : l'initiation au tabac pendant l'adolescence. « Les gens commencent à fumer quand ils sont jeunes. Quatre fumeurs sur cinq ont commencé avant l'âge de 20 ans »,  affirme le Premier ministre britannique Sunak. En brisant ce cycle, le Premier ministre espère réduire drastiquement le nombre de fumeurs, qui représente actuellement 13% de la population britannique, soit environ 6,4 millions de personnes. L'objectif est ambitieux : moins de 5% de fumeurs d'ici 2030. Le Premier ministre anglais envisage également de s'attaquer au vapotage chez les jeunes, une consommation qui a triplé ces trois dernières années.

Ces mesures, si elles sont approuvées par le Parlement, ne s'appliqueront qu'en Angleterre, laissant l'Irlande du Nord, l'Écosse et le pays de Galles libres de leurs propres décisions. Mais l'impact d'une telle loi serait considérable : créer une génération sans tabac et ainsi, espérer réduire les décès et maladies évitables liés au tabagisme. La politique du gouvernement anglais pourrait bien inciter d'autres pays européens à suivre son chemin, notamment le gouvernement français qui peine à réduire le tabagisme en France, alors que le pays compte près de 15 millions de fumeurs.