L’Allemagne veut toujours la fin des voitures thermiques en 2035

Olaf Scholz a clarifié la position de l’Allemagne sur la sortie des voitures thermiques en 2035, au profit des véhicules électriques. Pour le chancelier, pas question de revenir sur l’objectif de 2035, malgré les oppositions de plus en plus bruyantes.

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Par Aurélien Delacroix Publié le 10 juin 2024 à 14h00
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shocked scared afraid driver in a car - © Economie Matin
13%13% des voitures immatriculées en mars étaient électriques en Europe.

Dans un contexte politique tendu, où plusieurs candidats aux élections européennes remettent en question l'échéance de 2035 pour les voitures thermiques, Olaf Scholz a affirmé avec force : « Vouloir revenir en arrière maintenant, ce n'est pas seulement mettre en danger tout ce qui a déjà été réalisé, c'est aussi mettre en danger notre succès futur, notre prospérité future en tant que nation industrielle ».

Maintenir le cap vers 2035

Durant un discours prononcé au siège d'Opel, le chancelier allemand a ainsi réitéré son soutien au développement de la voiture électrique, un pilier central pour l'avenir de l'industrie automobile allemande et européenne.

Le chancelier a profité de cette intervention pour rappeler que des progrès significatifs ont été réalisés par les constructeurs européens, qui ont développé rapidement leurs gammes de véhicules électriques. Il a souligné que même les entreprises autrefois réticentes à l'idée d'une interdiction des moteurs à combustion interne sont désormais prêtes à atteindre l'objectif de 2035. Luca de Meo, patron de Renault, et Vincent Salimon, directeur de BMW France, ont exprimé leur confiance en cette transition, notant que 25% des ventes actuelles de BMW sont déjà des véhicules électriques.

Malgré ces avancées, les constructeurs automobiles restent préoccupés par l'affaiblissement des ventes de véhicules électriques en Europe. Après une période de croissance fulgurante, les ventes ont stagné ces derniers mois. Selon l'Association européenne des constructeurs automobiles (ACEA), 13% des voitures immatriculées en mars étaient électriques, une légère amélioration par rapport à février, mais inférieure aux 14,6% de l'ensemble de l'année 2023.

Les voitures thermiques sur la voie de garage

La situation est particulièrement difficile en Allemagne, où la fin des aides gouvernementales à l'achat de véhicules électriques en décembre 2023 a provoqué une chute brutale des ventes. Cette décision risque de compromettre l'objectif du gouvernement de mettre 15 millions de voitures électriques sur les routes d'ici 2030.

En parallèle, Olaf Scholz a mis en garde contre les dangers du protectionnisme, appelant à une concurrence libre et ouverte sur les marchés internationaux. « Le protectionnisme, le cloisonnement et les barrières douanières irrégulières ne font que rendre tout plus cher et nous rendre ensemble plus pauvres », a-t-il déclaré. Cette position s'inscrit dans le débat actuel au sein de l'Union européenne, qui envisage de renforcer les barrières douanières pour contrer l'importation massive de véhicules chinois.

Le discours de Scholz a résonné comme un appel à la continuité et à l'innovation, malgré les défis économiques et politiques. Il a souligné que l'avenir de l'industrie automobile européenne dépend de la capacité à maintenir le cap vers une mobilité durable et électrique, tout en évitant les pièges du protectionnisme et de la nostalgie pour des technologies dépassées.

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De formation économiste, Aurélien s'est spécialisé dans le domaine de la technologie, plus particulièrement dans l'émergence de l'intelligence artificielle et ses implications sociétales.

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