Bonne nouvelle pour les apiculteurs français : l’Union européenne va rendre obligatoire l’indication des pays de provenance sur les étiquettes des pots de miel. Une mesure qui fait écho au mouvement des agriculteurs en colère et qui vise à garantir la transparence sur la provenance du miel et à lutter contre les fraudes.
Alimentation : vous saurez (enfin) d’où vient votre miel
Miel : l'UE va imposer un étiquetage sur les pots
L'Union européenne est le deuxième importateur de miel au monde derrière les États-Unis. Et malgré ses apiculteurs, le Vieux continent importe, malgré ses 600.000 apiculteurs et ses 17 millions de ruches, environ 40% de sa consommation de miel, notamment d'Asie, d'Amérique latine et d'Ukraine, pour satisfaire la demande des consommateurs et de l'industrie agroalimentaire. Bien évidemment, le miel importé est bien moins onéreux que celui qui est produit localement : le miel chinois ou ukrainien par exemple se négocie facilement à 2 euros le kilo ; ce qui a (enfin) soulevé certaines inquiétudes concernant sa qualité, la plupart des miels bon marché étant dilués avec des sirops de sucre. Un fait qui a été justement dénoncé par les apiculteurs français lors du mouvement des agriculteurs en colère.
Pour répondre à cette problématique, l'Union européenne exigera désormais que les étiquettes des pots de miel indiquent le pays d'origine du miel avec une mention « hors UE » et « dans UE ». Ces dernières spécifieront l'origine du sucre (naturelle ou non) et sa teneur. Si le miel est un mélange, l'étiquette devra préciser les pourcentages de provenance pour chaque pays. Cette mesure sera prochainement mise en œuvre après son adoption par le Parlement européen et le Conseil de l'Union européenne.
Vers une meilleure protection des consommateurs et de nos apiculteurs
Les enjeux derrière cette nouvelle réglementation sont multiples. D'une part, elle vise à protéger les consommateurs contre les fraudes alimentaires, en leur permettant d'identifier clairement l'origine du miel qu'ils achètent. Une enquête européenne menée en 2021-2022 a révélé que 46% des 320 échantillons de miel prélevés aux postes de contrôle frontaliers présentaient des traces de sources de sucre ajouté. D'autre part, cette mesure soutient les apiculteurs européens, qui se retrouvent mis en concurrence déloyale avec des produits importés vendus à bas prix.
En complément, l'Union européenne envisage d'introduire un code d'identification unique pour chaque pot de miel et de créer une plateforme européenne pour la collecte de données. En clarifiant l'origine du miel sur les étiquettes, cette législation est destinée à influencer positivement le secteur apicole et à répondre aux attentes des consommateurs européens, qui sont conjointes à celles des apiculteurs, et qui sont de préciser clairement les informations concernant la provenance et la production des pots de miel.