Face à l’explosion des prix de l’alimentation, les Français n’ont pas beaucoup de choix : renoncer à des produits. Une large majorité des Français se limite lors de leurs courses, notamment sur les produits plus chers et de luxe. Et l’inflation attendue encore en hausse par l’Insee ne va guère améliorer la situation.
Alimentation : 7 Français sur 10 contraints de renoncer à des produits
Alimentation : une large majorité des ménages renoncent à des achats
Selon l’Insee, en février 2023, l’inflation atteint 14,5% sur les seuls produits alimentaires… et la Banque de France a prévenu que le pic n’a pas encore eu lieu. Le budget des ménages se réduit en conséquence, et ils sont contraints de faire des choix.
Tandis que les vols à l’étalage augmentent, d’autres préfèrent rester dans les clous de la loi et… renoncent à des produits. C’est ce que révèle l’étude ‘zoom’ de l’Observatoire Cetelem Harris Interactive/Toluna. Entre février 2022 et février 2023, 69% des interrogés déclarent avoir renoncé à des produits pour préserver le budget.
Sans surprise, les ménages aux revenus les plus bas sont les plus touchés : 83% des 35 ans, 80% des ménages modestes. Mais même 54 % des foyers ayant des revenus confortables se sont surpris à faire des choix. L’inflation est trop élevée, pour tout le monde.
Les ménages renoncent… à des produits de première nécessité
Or, le sondage Cetelem montre que tous les types de produits sont touchés par des renoncements. Si les « plats préparés, sauces, « vinaigrettes » et « poissons frais » arrivent en tête des produits auxquels les Français renoncent (57% et 55% des ménages, respectivement), il est plus inquiétant que certains renoncent à des produits de première nécessité.
23% des interrogés déclarent avoir le sentiment de renoncer à des œufs, du lait ou des produits laitiers. Pour 20%, ce sont les céréales, la farine ou le pain qui sont laissés dans les rayons. Et pour 18%, les pâtes et le riz.
Des produits alimentaires de base dont le renoncement dévoile l’ampleur des difficultés des ménages. Des produits qui, de plus, auraient dû être intégrés par le gouvernement dans le « panier anti-inflation ». Mais il a été abandonné. En lieu et place, un « trimestre anti-inflation » laissé au bon vouloir des distributeurs et que les associations de consommateurs ont vivement critiqué le jugeant inefficace.
Alimentation : la moitié des Français se retient jusque dans l’assiette
Pour les ménages, l’horizon ne s’éclaircit pas. Comme la Banque de France, ils jugent que les prix vont encore augmenter. 74% des ménages s’attendent à ce que de nouvelles hausses aient lieu, selon le sondage Cetelem.
Alors pour répondre à ces difficultés, les habitudes de consommation changent. Exit les produits de marque, bonjour le low-cost. 54% des foyers les moins riches et 48% des foyers les plus riches déclarent en acheter plus qu’auparavant.
Mais, surtout, les Français mangent « moins ». 49% des interrogés, et même 59% des ménages ayant des revenus faibles, affirment réduire les portions pour faire des économies. Et si certaines nouvelles habitudes sont plutôt positives, notamment sur le front du gaspillage alimentaire, 37% des interrogés par Cetelem affirment manger « moins équilibré » et moins qualitatif.