Inflation : les Français boudent aussi la livraison de repas 

Après une période dorée lancée par la crise sanitaire, les Français commencent à bouder les plateformes de livraison de repas en ligne telles que Uber Eats, Deliveroo ou encore Just Eat, obligeant les restaurateurs et les grandes chaînes à s’adapter.

Axelle Ker
Par Axelle Ker Modifié le 25 mars 2024 à 16h31
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Inflation : les Français boudent aussi la livraison de repas  - © Economie Matin
30 à 50%Les prix des repas livrés sont en moyenne de 30 à 50 % plus chers que ceux consommés sur place.

La livraison de repas en baisse depuis deux ans

Le marché de la livraison de repas n'est pas non plus épargné par l'inflation. C'est la deuxième année consécutive que ce dernier est en recul. Cette évolution est particulièrement frappante lorsque l'on considère que le marché avait atteint un pic de 8,4 milliards d'euros en 2021. Pourtant, malgré une légère régression en 2022 à 7 milliards d'euros, l'année 2023 a vu une nouvelle diminution de près de 5%. Selon François Blouin, président fondateur de Food Service Vision, cette baisse ne serait néanmoins pas due à une diminution du nombre de consommateurs, mais plutôt au fait d'une diminution de la fréquence des achats.

Les consommateurs ont pris l'habitude de se faire livrer leurs repas via diverses plateformes avec la crise sanitaire, diminuant ainsi, pour près de la moitié d'entre eux (42 %), leur fréquentation des restaurants. Mais avec l'inflation persistante, nombreux sont les Français qui ont commencé à prioriser leurs dépenses, et donc à changer leurs habitudes. Il faut dire que les prix des plats livrés sont en moyenne majorés de 10 à 15 % par rapport à ceux qui sont pratiqués dans les établissements. Avec les frais additionnels liés au service de livraison, le prix final d'un repas peut être de 30 à 50 % plus cher que sur place. KFC, par exemple, a essuyé une baisse de ses ventes en livraison de près de 10 % entre 2022 et 2023 : elles représentaient 23 % de son chiffre d'affaires en 2022 contre 15 % en 2023.

Les plateformes et les enseignes s'adaptent

Cette prise de conscience a conduit de nombreuses enseignes à s'adapter pour rester compétitives. Des indépendants ainsi que des chaînes ont été jusqu'à arrêter la prise de commandes pendant les heures de pointe ou ont réduit leur offre en ligne pour se concentrer sur leurs activités dans le but d'augmenter leurs marges. À l'instar du géant de la restauration, McDonald's, qui mise sur son application proposant les mêmes prix que ceux pratiqués dans ses enseignes, permettant ainsi à ses clients d'aller récupérer leur commande dans ses établissements.

Les plateformes de livraison s'adaptent également de leur côté. Le géant Uber, par exemple, a mis en place un abonnement mensuel de 5,99 euros qui inclut les services de livraison pour toutes les commandes ainsi que des promotions. L'année 2024 s'annonce néanmoins sous de meilleurs auspices tant pour les restaurateurs que pour les plateformes de livraison, notamment du fait de son calendrier sportif.

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Axelle Ker

Diplômée en sciences politiques et relations internationales, journaliste chez Économie Matin & Politique Matin.

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