Les agriculteurs français ne plaisantent plus. Après les panneaux retournés constatés par les automobilistes dans certaines communes de France, ils passent à la vitesse supérieure et bloquent certaines villes.
Alerte rouge : les agriculteurs, à bout, menacent de bloquer le pays !
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Publié le 19 janvier 2024 à 12h30
Toulouse bloquée par les agriculteurs
Le 18 janvier, les agriculteurs d'Occitanie ont convergé vers l'A64, qui relie Toulouse à Tarbes, pour la bloquer « jusqu'à ce qu'Attal vienne en Occitanie avec le carnet de chèques. » Une manifestation pourtant non-autorisée par la préfecture. Mais les agriculteurs sont à bout, particulièrement dans cette région où la concurrence avec l'Espagne frontalière est rude. « On ira quand même, avait lancé Jérôme Bayle aux manifestants. Moi je suis prêt prendre une balle à la tête pour y aller. » Autrement, j'ai bien plus à gagner qu'à perdre. Cet agriculteur a pris la tête de la contestation sans être cadre syndical.
Le 16 janvier, plus de deux mille agriculteurs avaient défilé avec leurs quatre cents tracteurs dans les rues de Toulouse. Certains affichaient à l'avant de leur véhicule le slogan « On marche sur la tête », qui avait également motivé l'inversion des panneaux communaux au mois de décembre. On assistait également à des manifestations dans les rues d'Avignon, où un agriculteur expliquait perdre des milliers d'euros chaque année sur sa production de céréales. La RN20, en Ariège, a également été bloquée.
Une fronde généralisée contre les normes européennes
La fronde des agriculteurs est d'ailleurs loin d'être cantonnée à la France. C'est en Allemagne qu'elle a commencé, au début du mois de janvier. Les tracteurs bloquaient également les routes et convergeaient vers Berlin. On observe les mêmes phénomènes en Roumanie. Ils ont en commun un rejet des normes européennes, normes souvent augmentées par des réglementations nationales pour les agriculteurs français.
Aujourd'hui, un agriculteur gagne autour de 600 euros par mois, soit moins que certaines aides sociales comme le RSA. A bout financièrement, ils doivent aussi entendre les récriminations de nombreux consommateurs qui leur reprochent d'utiliser des pesticides ou des produits considérés comme non-biologiques. Enfin, le vieillissement de la profession inquiète, et les agriculteurs craignent que la France, bientôt, perde sa tradition agricole pourtant multi-séculaire. Aujourd'hui, chaque jour, un agriculteur se suicide.