Un incident préoccupant s’est produit à la centrale nucléaire de Flamanville. Une alarme incendie s’est déclenchée en pleine opération de maintenance sur l’un des réacteurs de l’unité n°1, le samedi 22 mars 2025.
Alerte nucléaire : fuite d’un réacteur de Flamanville, quel risque pour la population ?
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Publié le 24 mars 2025 à 12h00
23,7 MILLIARDS D'EUROSLe coût total de l'EPR de Flamanville est désormais estimé à 23,7 milliards d’euros (contre 3,3 milliards d’euros initialement prévus).
Coup de chaud. La centrale nucléaire de Flamanville, qui ne cesse d'être sous le feu des projecteurs ces derniers mois, vient de connaître un nouvel incident. Alors que le réacteur n°1 était en cours de redémarrage après plusieurs mois d'arrêt pour maintenance, celui-ci a été victime d'une fuite.
Un réacteur de Flamanville victime d'une fuite « de vapeur »
Le samedi 22 mars 2025, alors que le réacteur n°1 de Flamanville était en phase de redémarrage, une alarme incendie s'est déclenchée vers 12h30. En ni une ni deux, les sapeurs-pompiers sont intervenus pour sécuriser les lieux. L’origine de cette alerte est due à « un dégagement de vapeur – et non de fumée – à la suite d’un écoulement d’eau sous pression du circuit primaire », précisent les sapeurs-pompiers.
Contrairement à ce que certains ont pu craindre, cet incident ne concerne pas le nouveau EPR (n°3) (Réacteur pressurisé européen) de la centrale nucléaire de Flamanville, mais bien le réacteur n°1, un réacteur plus ancien déjà éprouvé par plusieurs années d’exploitation. La fuite a été détectée dans le local d’une pompe située dans le bâtiment du réacteur de l'unité 1. Plus de peur que de mal : le bâtiment était vide de tout personnel au moment des faits, et l’eau s’est limitée à la zone confinée de la pompe.
Un diagnostic en cours
Le réacteur n°1 de Flamanville était à l’arrêt depuis le 6 décembre 2024 pour des opérations de maintenance, avant que son redémarrage ne soit amorcé. C’est lors de cette reprise d’activité que la fuite s’est produite, compliquant le retour à la normale.
Face à cet incident, les équipes techniques ont immédiatement appliqué les protocoles de sécurité en vigueur. La température et la pression du circuit primaire ont été abaissées afin de stabiliser la fuite et de permettre aux techniciens d’intervenir en toute sécurité. Un diagnostic est en cours pour évaluer l’étendue et le coût éventuel des réparations nécessaires, ce qui risque de reporter la date de redémarrage dudit réacteur, qui était initialement prévu pour la mi-avril 2025.
Pas de risque pour la population ni l'environnement
La direction de la centrale de Flamanville assure que la situation est sous contrôle et que cette fuite n’a eu « aucune conséquence sur le personnel ou l’environnement », sous-entendu, ni pour la population locale. L’eau projetée a été récupérée par les dispositifs internes prévus pour ce type de situation, précise les autorités.
Si le pire a été évité, cet incident ravive les inquiétudes des riverains, déjà échaudés par les nombreux retards et dysfonctionnements qui ont marqué le raccordement et la mise en service de l'EPR (Réacteur pressurisé européen) de Flamanville. Pour rappel, le réacteur nucléaire EPR de Flamanville a été raccordé au réseau électrique national après 12 ans de retard (17 ans de chantier au total, contre 5 initialement prévus) et un coût désormais estimé à 23,7 milliards d'euros (contre 3,3 milliards d'euros tel que le prévoyait son budget initial).