Les chiffres du dernier baromètre de 2025 de l’Observatoire de l’emploi des entrepreneurs GSC/Altares, publiés le 10 mars 2025, sont alarmants : le nombre de chefs d’entreprises ayant mis la clé sous la porte a littéralement explosé en 2024.
ALERTE faillites d’entreprises : le nombre de patrons au chômage a explosé en 2024
La sécurité, l'immobilier, le transport logistiques les plus touchés
Concrètement, selon le baromètre de 2025 de l'Observatoire de l'emploi des entrepreneurs GSC/Altares l'équivalent de 166 chefs d'entreprises se sont retrouvés au chômage chaque jour de 2024. La sécurité, l'immobilier, les transports logistiques et la construction se démarquent comme les secteurs les plus sinistrés.
Secteur | Nombre de pertes d’emploi | Évolution sur un an |
---|---|---|
Sécurité | 845 | +112,8 % |
Agents immobiliers | Non précisé | +34,7 % |
Transports et logistique | Non précisé | +29,3 % |
Construction | 14 928 | +23,7 % |
Agriculture | Non précisé | +13,3 % |
Commerce | Non précisé | +11 % |
Hébergement et restauration | Non précisé | +6,6 % |
Des chiffres inquiétants qui font écho à la hausse des faillites d'entreprises enregistrée en 2024, et qui montrent que même les secteurs traditionnellement solides n’échappent pas à cette vague de chômage.
Les TPE-PME en première ligne
Les très petites entreprises (TPE) et les petites et moyennes entreprises (PME) sont les plus touchées. Près de trois quarts des patrons en difficulté dirigeaient des TPE de moins de trois salariés. Les dirigeants de structures comptant entre 6 et 9 salariés enregistrent une augmentation dramatique de +30,2 % des pertes d’emploi.
Les grandes entreprises semblent mieux résister à cette tempête économique puisque comme l'indique le baromètre de L'Observatoire de l’emploi des entrepreneurs GSC/Altares, les entreprises de plus de 50 salariés ont vu le nombre de dirigeants en situation de chômage reculer de 19,8 %. Une situation qui témoigne de la fragilité des petites structures face aux contraintes financières et administratives, explique le baromètre.
Les entrepreneurs expérimentés et les seniors en grande difficulté
Contrairement aux idées reçues, les chefs d’entreprise les plus expérimentés n’ont pas été épargnés. Un tiers des dirigeants touchés étaient à la tête d’entreprises « matures », âgées de plus de 10 ans.
Les entrepreneurs de plus de 60 ans ont particulièrement souffert, avec une augmentation de +33,2 % du nombre de pertes d’emploi. Nombre d’entre eux étaient à la tête d’entreprises du bâtiment ou de la restauration, deux secteurs particulièrement exposés aux faillites d'entreprises.
Une grande disparité régionale
Certaines régions sont particulièrement touchées par cette vague de faillites. La Normandie arrive tristement en tête avec une hausse de +27,9 %, suivie de près par les Pays de la Loire qui enregistrent une augmentation de +26,8 %. L’Île-de-France, bien qu'affichant le plus grand nombre de pertes d’emploi avec 14 227 chefs d’entreprise impactés, connaît une hausse légèrement inférieure, de +25,2 %. À l’inverse, la Corse et le Centre-Val de Loire ont été relativement épargnés, avec des hausses respectives de +8,9 % et +9,8 %.
Région | Nombre de pertes d’emploi | Évolution sur un an |
---|---|---|
Île-de-France | 14 227 | +25,2 % |
Normandie | 2 534 | +27,9 % |
Pays de la Loire | 2 568 | +26,8 % |
Bretagne | 2 304 | +19,1 % |
Région Sud / Provence-Alpes-Côte d’Azur | 6 243 | +19,5 % |
Corse | 366 | +8,9 % |
Centre-Val de Loire | 1 994 | +9,8 % |
Une situation humaine dramatique
Le drame ne se limite pas aux chiffres. Derrière ces statistiques, ce sont des vies qui basculent, comme le souligne Samira Himeur, directrice générale de l’association 60 000 Rebonds, cité par le Parisien : « Certains finissent par dormir dans leur voiture ».
Comme ne manquent pas de le rappeler nos confrères, à peine 1 % des patrons en difficulté bénéficient d’une assurance chômage.
Vers une nouvelle hécatombe en 2025 ?
Les experts tirent la sonnette d'alarme : les chefs d'entreprise doivent impérativement anticiper les dangers qui menacent leur activité. Thierry Millon, responsable des études chez Altares, met en garde contre les conséquences dramatiques de l’inaction : plus de 46 000 entreprises ont fait l’objet d’une liquidation judiciaire en 2024, un bond inquiétant de +13 % en seulement un an. « Les défaillances d'entreprises explosent et les plus petites structures encaissent de plein fouet cette vague de faillites, » avertit-il, tout en soulignant la fragilité de ces sociétés, souvent en manque de trésorerie. La clé, selon lui, réside dans l'anticipation et une gestion rigoureuse des risques, qu’ils soient financiers ou administratifs.
Hervé Kermarrec, président de l’association GSC, approuve ces recommandations et admet que les récentes mesures fiscales pourraient, dans une certaine mesure, atténuer les dégâts. Toutefois, il reste prudent : « Le début de l’année 2025 sera déterminant. Si les tensions économiques persistent, de nombreux chefs d’entreprise risquent d’être pris à la gorge », avertit-il.