Alerte : à cause de Trump, de plus en plus de mères meurent à l’accouchement

L’OMS alerte sur une stagnation inquiétante des progrès réalisés en matière de lutte contre la mortalité maternelle. Plusieurs pays du monde enregistrent une augmentation des décès liés à la grossesse et à l’accouchement, mettant en cause de nombreux États, notamment les Etats-Unis de Donald Trump.

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Par Rédaction Modifié le 9 avril 2025 à 13h34
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64 %64 % des femmes décédées vivaient dans des pays en conflit ou à forte instabilité institutionnelle.

Le 7 avril 2025, l’Organisation mondiale de la santé (OMS), en collaboration avec plusieurs agences des Nations unies, a publié un rapport alarmant sur l’état de la mortalité maternelle dans le monde. Si des progrès notables ont été réalisés au cours des deux dernières décennies, la tendance actuelle montre un ralentissement préoccupant. Dans certaines régions, la situation régresse même, mettant en péril les objectifs fixés pour 2030.

La maternité en danger : l’ONU dévoile des chiffres alarmants

En 2023, 260 000 femmes ont perdu la vie à cause de complications survenues durant la grossesse ou l’accouchement. Ce chiffre, émanant du rapport officiel Trends in Maternal Mortality 2000–2023, corédigé par l’OMS, l’UNICEF, le FNUAP (Fonds des Nations unies pour la population) et la Banque mondiale, révèle une vérité brutale : toutes les deux minutes, une femme meurt en donnant la vie.

Cette réalité macabre aurait pu être évitée. Le rapport souligne en effet qu’aucun pays ne présente aujourd’hui un ratio de mortalité maternelle jugé « extrêmement élevé », preuve que des avancées majeures ont bien eu lieu. Pourtant, « les progrès sont en train de ralentir dangereusement », comme l’indique Jenny Cresswell, scientifique à l’OMS : « Environ 40 000 décès maternels supplémentaires ont été enregistrés en 2021 ».

Coupes budgétaires, pandémies, inégalités : une convergence toxique

L’effondrement partiel des services de santé durant la pandémie de Covid-19 a provoqué un bond temporaire de la mortalité maternelle. Mais c’est surtout la réduction drastique de l’aide humanitaire, initiée notamment par les États-Unis depuis le retour au pouvoir de Donald Trump, qui inquiète les experts.

Selon le Dr Bruce Aylward, sous-directeur général à l’OMS, « les réductions de fonds alloués risquent non seulement de compromettre les progrès mais aussi d’entraîner un retour en arrière ». L’arrêt de certains financements de l’agence américaine USAID compromet l'accès aux médicaments, au personnel qualifié et aux infrastructures médicales dans les zones les plus vulnérables.

Afrique subsaharienne, Asie, Amériques : la carte d’un désastre évitable

Les disparités géographiques ne sont pas anecdotiques : 70 % des décès en 2023 ont été recensés en Afrique subsaharienne. La région a certes connu une amélioration globale depuis 2000, mais le rythme du progrès s’est essoufflé. En Asie centrale et méridionale, près de 17 % des décès maternels mondiaux ont été enregistrés. Et ce n’est pas tout : 64 % des femmes décédées vivaient dans des pays en conflit ou à forte instabilité institutionnelle.

Plus surprenant encore, les États-Unis, pourtant l’une des nations les plus riches de la planète, affichent une hausse de 38 % de la mortalité maternelle depuis 2000. « Le taux de mortalité maternelle aux États-Unis est très bas, mais c’est l’un des pays où l’on observe des tendances à la hausse », confirme Jenny Cresswell. De quoi interroger une société censée garantir un système de santé performant.

De la stagnation à la mobilisation : la réponse internationale s’organise

Face à ces données glaçantes, la réaction ne s’est pas fait attendre. L’OMS a profité de la Journée mondiale de la santé 2025 pour lancer une campagne d’un an dédiée à la santé maternelle et néonatale sous le slogan : « Une bonne santé à la naissance pour un avenir plein d’espoir ». L’objectif ? Ramener la problématique au centre des politiques publiques.

« La santé de la mère et du nourrisson constitue le pilier de familles et de communautés en bonne santé », rappelle le communiqué officiel de l’OMS. Mais entre l’écoute des femmes, le soutien des soignants et la nécessaire réforme des systèmes de santé, la route reste longue et semée d’embûches.

Le chiffre de 260 000 décès en 2023 ne devrait pas être une statistique. Il traduit l’échec collectif d’un monde qui peine à faire de la maternité une promesse de vie plutôt qu’un risque de mort. Il est aussi un avertissement à ceux qui coupent les budgets, ferment les cliniques, ignorent les signaux.

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