Alerte aux défaillances d’entreprises !

Le second trimestre 2024 a été marqué par une hausse significative des défaillances d’entreprises en France, avec une augmentation de 23 % par rapport à la même période en 2023. Les micro-entreprises et les PME sont particulièrement touchées, tandis que le secteur du bâtiment s’enfonce davantage dans la crise.

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Par Aurélien Delacroix Publié le 12 juillet 2024 à 12h30
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sad and depressed businessman in depression working inside modern office building, man in business suit with glasses and beard using laptop for work, boss disappointed with work result - © Economie Matin
69.00069.000 emplois sont menacés par les défaillances d'entreprise au second trimestre.

Selon les données du cabinet Altarès, les défaillances d'entreprises ont connu une hausse alarmante de 23,4 % entre le second trimestre 2023 et le second trimestre 2024. En chiffres, cela se traduit par un passage de 13.266 à 16.371 défaillances sur cette période. Thierry Millon, directeur des études chez Altarès, qualifie ce trimestre de « terrible » auprès de la Tribune, il compare la situation actuelle aux crises financières de 2009 et des dettes souveraines de 2012-2013. Près de 69.000 emplois sont menacés rien que sur le second trimestre, avec une projection de plus de 220.000 emplois menacés pour l'année 2024.

Une situation économique préoccupante

La situation est d'autant plus critique que la moyenne des défaillances sur les cinq dernières années était autour de 10.000 par trimestre. Cette forte hausse s'explique par la fin des mesures de soutien mises en place par le gouvernement pendant la crise du Covid-19, comme les Prêts Garantis par l'État (PGE) et les fonds de solidarité. Ces aides avaient permis de maintenir à flot de nombreuses entreprises, mais leur retrait progressif a mis en lumière la fragilité de certaines d'entre elles.

Les micro-entreprises sont les plus affectées par cette augmentation des défaillances, représentant 75 % des cas au second trimestre 2024. « Les entreprises qui tombent sont avant tout des micro-entreprises, des employeurs implantés sur les territoires », souligne Thierry Millon. Ces petites structures, souvent moins résilientes face aux chocs économiques, subissent de plein fouet les retombées de la conjoncture morose.

Les PME de 50 à 99 salariés sont également sévèrement touchées, avec une augmentation rapide du nombre de défauts (+48 %) et une forte poussée des liquidations judiciaires (+91 %). Les secteurs du transport routier de marchandises et de la sécurité privée figurent parmi les plus affectés. En revanche, la situation semble moins préoccupante pour les PME de plus de 100 salariés et les entreprises de taille intermédiaire (ETI).

Des défaillances d'entreprises qui vont s'accumuler

Le secteur du bâtiment, quant à lui, est en pleine crise. « Le point noir est la construction », avertit Thierry Millon. « L'immobilier est en situation de crise », ce qui se répercute sur tous les acteurs de la filière. Les carnets de commande sont au plus bas, et le gros œuvre, notamment la maçonnerie, enregistre le plus grand nombre de faillites. Les carnets de commande sont très bas dans le bâtiment. Il faut remonter à 2015 pour retrouver de tels niveaux.

Pour le second semestre 2024, les perspectives restent floues. Le cabinet Altarès prévoit environ 64.000 défaillances d'entreprises pour l'ensemble de l'année, un chiffre proche du record de 2014 qui s'établissait à 65.000. Thierry Millon tempère néanmoins cette prédiction en rappelant que « ce n'est pas si grave si on prend le nombre d'entreprises qui auraient dû tomber pendant la période Covid ».

Les Jeux Olympiques de 2024 et une reprise de la consommation pourraient aider à stabiliser la situation, mais de nombreux défis demeurent. La croissance du PIB reste atone, avec une progression de seulement 0,1 % au second trimestre 2024. La situation politique, marquée par la dissolution de l'Assemblée nationale et les incertitudes qui en découlent, ajoute une couche supplémentaire de complexité pour les chefs d'entreprise.

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De formation économiste, Aurélien s'est spécialisé dans le domaine de la technologie, plus particulièrement dans l'émergence de l'intelligence artificielle et ses implications sociétales.

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