Le rapport de l’Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE) publié le 7 mars 2024 met en lumière l’augmentation de la dette mondiale : à la fin de l’année 2023, le volume total de la dette souveraine et de la dette obligataire des entreprises a frôlé le vertigineux cap des 100 000 milliards de dollars équivalant presque au Produit Intérieur Brut (PIB) global.
Alerte : 100.000 milliards de dette mondiale selon l’OCDE
La dette mondiale est de plus en plus élevée selon l’OCDE
Le rapport intitulé "Rapport sur la dette mondiale 2024 : Les marchés obligataires dans un contexte de dette élevée" révèle comment l'accessibilité accrue des marchés obligataires a favorisé l'émergence de segments de marché plus risqués. En particulier, elle a permis à des émetteurs moins bien notés, incluant des États et des entreprises, de participer plus largement à ces marchés. Résultat : la dette des administrations centrales rapportée au PIB dans les pays de l’OCDE a atteint 83% à la fin de 2023.
« Un nouveau paysage macroéconomique caractérisé par une inflation plus élevée et des politiques monétaires plus restrictives transforme les marchés obligataires à l’échelle mondiale à un rythme sans précédent depuis des décennies. Cette situation a de profondes répercussions sur les dépenses publiques et la stabilité financière à un moment où les besoins de financement sont de plus en plus pressants », a déclaré le Secrétaire général de l’OCDE Mathias Cormann, cité dans le communiqué de presse.
Le fardeau de la dette dans les pays de l'OCDE
Le ratio de la dette des administrations centrales par rapport au PIB dans les pays membres de l'OCDE a grimpé à 83% à la fin de 2023. Ce chiffre représente une augmentation notable de 30 points de pourcentage par rapport à 2008, malgré une réduction de plus de 10 points au cours des deux dernières années, grâce à une inflation favorisant la croissance du PIB nominal.
Les projections indiquent une poursuite de cette tendance, avec une dette souveraine qui devrait augmenter de 2.000 milliards de dollars en 2024 pour atteindre 56.000 milliards de dollars. Soit 30.000 milliards de plus qu’en 2008, avant la crise économique. « Au cours de la même période, l’encours mondial de la dette obligataire des entreprises est passé de 21.000 milliards de dollars à 34.000 milliards de dollars, et plus de 60% de cette hausse est imputable aux entreprises non financières. »
Dette mondiale : le pire est à venir...
« Pendant la période prolongée de faibles taux d’intérêt, de nombreux gouvernements et entreprises pouvaient emprunter à bas coût, en allongeant leurs échéances de remboursement et augmentant leur pourcentage d’émissions à taux fixe », écrit l’OCDE. Mais ce temps est bientôt révolu et les créanciers vont devoir composer avec les « hausses brutales de taux d’intérêt observées depuis le début de 2022 ». « Les coûts moyens des emprunts souverains dans la zone OCDE sont passés de 1% en 2021 à 4% en 2023, tandis que les charges d’intérêts des administrations centrales en pourcentage du PIB n’ont augmenté que de 2,3% à 2,9% au cours de la même période. »
La situation est critique. « Plusieurs pays très endettés, y compris des pays de l’OCDE, pourraient être confrontés à une boucle de rétroaction négative associant hausse des taux d’intérêt, ralentissement de la croissance et creusement des déficits, à moins que des mesures audacieuses ne soient prises pour renforcer la résilience budgétaire », écrit l’OCDE.