Alcool au volant : au Réveillon, les Français font (toujours) n’importe quoi

La nuit du 31 décembre 2024 au 1^er janvier 2025 pourrait une nouvelle fois être le théâtre de tragédies sur les routes de France. La raison ? Les Français continuent de boire de l’alcool en quantité et de prendre la voiture après pour rentrer chez eux. Malgré les années qui passent et les campagnes de prévention qui se répètent, le résultat est toujours le même : les Français ne choisissent pas entre boire et conduire.

L’alcool, l’incontournable danger sur les routes du Réveillon

Selon une enquête de l'association Prévention Routière dont les résultats ont été publiés le 30 décembre 2024, 78 % des Français consomment de l’alcool au réveillon, avec une moyenne de trois verres par personne. Champagne, vins et cocktails dominent les tables, faisant de l’alcool une composante incontournable de cette célébration. Mais au-delà de la convivialité, la consommation d’alcool est dangereuse pour la santé et pour la route. L’association rappelle que l’alcool est impliqué dans 29 % des accidents mortels en France, un chiffre qui grimpe à 65 % la nuit.

Statistiques clés :

29 % des accidents mortels en 2023 impliquaient l’alcool.
65 % de ces accidents ont lieu entre 22 heures et 6 heures du matin.
En moyenne, 17 décès surviennent chaque année durant la nuit du Nouvel An.

Des solutions inefficaces : les mauvaises habitudes des conducteurs alcoolisés français

L’une des révélations les plus troublantes des enquêtes récentes est que 68 % des Français prévoient des solutions inadaptées pour rentrer après avoir bu. Parmi les stratégies évoquées :

Attendre un temps supposé suffisant avant de conduire.
Emprunter des petites routes pour éviter les contrôles.
Rouler lentement, pensant ainsi limiter les risques.

Ces idées reposent sur des croyances erronées. Par exemple, près de 49 % des Français ignorent qu’il faut entre 1 et 2 heures pour éliminer un verre d’alcool. Cela signifie qu’après trois verres, il faudrait attendre au moins 6 heures pour retrouver une sobriété acceptable, un délai souvent sous-estimé.

(Infographie : Association Prévention Routière)

Petit rappel : pourquoi l’alcool est très dangereux sur les routes ?

L’alcool altère les capacités cognitives et motrices dès le premier verre. La perception des distances, la coordination et les réflexes sont significativement diminués, augmentant les risques d’accident. Et pourtant, 24 % des Français admettent avoir déjà vu un invité reprendre la route en ayant dépassé le taux légal d’alcoolémie.

Taux légal en France :

0,5 g/l de sang pour la plupart des conducteurs.
0,2 g/l de sang pour les jeunes conducteurs (permis probatoire).

Un dépassement de ces seuils double le risque d’accident, et au-delà de 0,8 g/l, ce risque est multiplié par dix.

Et ce que les conducteurs oublient très rapidement c’est qu’ils ont entre les mains de véritables tanks qui pèsent plusieurs tonnes. Une tragédie est arrivée bien plus vite que ce qu’on pourrait prévoir ou imaginer.

La campagne #BienRentrer : énième tentative de rendre la raison aux Français qui conduisent bourrés

Depuis 15 ans, l’association Prévention Routière intensifie ses efforts à travers des campagnes comme #BienRentrer. En décembre 2024, l’association a organisé des actions dans 50 villes françaises, sensibilisant des milliers de participants aux dangers de l’alcool au volant.

Solutions proposées :

Désigner un capitaine de soirée : une personne sobre qui assure le retour de tous.
Transports alternatifs : taxis, VTC, transports en commun, voire covoiturage organisé.
Dormir sur place : une option souvent négligée mais très efficace.
Éthylotests disponibles : pour vérifier son aptitude à conduire.

Comparaison des solutions pour rentrer après avoir bu de l’alcool

Solution	Avantages	Inconvénients
Désigner un capitaine	Gratuit, sécurisant	Nécessite un engagement préalable
Taxi/VTC	Sécurisé, accessible en ville	Coût élevé, moins disponible en zone rurale
Transports en commun	Économique, écologique	Disponibilité limitée selon les horaires
Dormir sur place	Garantie de sécurité totale	Organisation logistique nécessaire
Éthylotest	Permet de vérifier sa capacité à conduire	Ne résout pas l’impréparation

Dry January : un mois pour changer de perspective

Le plus absurde de la consommation d’alcool au Nouvel An c’est qu’elle est souvent suivie par une tentative de sobriété de la part des Français. Le « Dry January » ou « Janvier sec » est une initiative née au Royaume-Uni et de plus en plus adoptée en France, malgré une absence totale de soutien de la part des pouvoirs publics qui ne veulent pas se mettre à dos le lobby du vin.

Ce défi consiste à s’abstenir de consommer de l’alcool durant tout le mois de janvier. Outre les bénéfices pour la santé (meilleur sommeil, perte de poids, amélioration de l’humeur), cet engagement permet également une réflexion sur sa relation avec l’alcool. Car, pour rappel, les spécialistes des addictions estiment qu’une personne est alcoolique dès qu’elle boit plus de deux verres par semaine.

Chiffres clés :

En 2023, 11 % des Français ont participé au Dry January.
79 % des participants ont déclaré une prise de conscience sur leurs habitudes de consommation.
Les ventes d’éthylotests ont augmenté de 15 % durant cette période.

La responsabilité collective : vers un réveillon plus sûr

Les Français doivent comprendre que chaque comportement compte pour réduire les risques. Si des campagnes comme #BienRentrer offrent des solutions concrètes, c’est à chacun de s’approprier ces messages pour garantir sa sécurité et celle des autres.

Comment agir dès aujourd’hui ?

Planifiez votre retour dès maintenant : qui sera le capitaine ou comment rentrerez-vous ?
Sensibilisez votre entourage : partagez les dangers et les solutions possibles.
Engagez-vous pour un Dry January, ou testez des alternatives sans alcool pour vos festivités.