Ça tangue sévère pour Airbus, en pleines turbulences financières

Airbus a annoncé qu'il ne serait en mesure de livrer que 770 avions en 2024, contre les 800 initialement prévus. Cette révision à la baisse est due à des difficultés persistantes au sein de sa chaîne de fournisseurs, affectant la disponibilité des moteurs, des aérostructures et des équipements de cabine. Guillaume Faury, président exécutif d'Airbus, a déclaré : « La demande reste très forte, mais le chemin pour y parvenir est complexe et nous sommes ralentis par plusieurs éléments. »

Avertissement sur résultats pour Airbus

La situation s'est dégradée ces derniers mois, notamment en raison de la pénurie de moteurs chez les deux principaux motoristes, Pratt & Whitney et CFM International. « Nous nous retrouvons avec des planeurs, des avions sans moteur, d'ici la fin du trimestre en nombre significatif », a ajouté Guillaume Faury, soulignant la gravité des problèmes d'approvisionnement.

En 2023, Airbus avait livré 735 avions commerciaux, contre 661 en 2022. Bien que les 770 appareils désormais prévus pour 2024 représentent une augmentation par rapport à ces chiffres, ils restent en deçà des 800 avions livrés en 2018, avant que la pandémie ne frappe le secteur aéronautique.

En plus des retards de livraison, Airbus a également revu à la baisse ses prévisions financières pour 2024. L'avionneur table désormais sur un bénéfice opérationnel ajusté de 5,5 milliards d'euros, contre une estimation initiale comprise entre 6,5 et 7 milliards d'euros. Cette révision inclut une provision de 900 millions d'euros liée à certains programmes spatiaux de télécommunications, de navigation et d'observation, après une charge similaire de 600 millions d'euros enregistrée l'année précédente.

L'activité spatiale en retrait

L'activité spatiale d'Airbus a représenté l'année dernière environ 2 milliards d'euros de chiffre d'affaires sur les 65,4 milliards réalisés par le groupe. Cependant, l'estimation du coût de développement et des perspectives commerciales de certains programmes, notamment les nouveaux satellites géostationnaires de télécommunications Onesat, a dû être une nouvelle fois revue. « Ces charges sont principalement liées à des hypothèses révisées sur les calendriers, la charge de travail, les sources d'approvisionnement, les risques et, enfin, les coûts sur toute la durée de vie des programmes », a expliqué Guillaume Faury lors d'une conférence téléphonique.

La révision des prévisions de bénéfice et de livraisons pour 2024 met en lumière les défis auxquels Airbus doit faire face dans les mois à venir. La chaîne d'approvisionnement, en particulier, demeure un obstacle majeur, malgré une demande forte pour les avions commerciaux. Airbus devra naviguer prudemment pour atteindre ses objectifs à long terme, notamment la production de 75 A320 par mois, désormais prévue pour 2027 au lieu de 2026.