À Marseille, la guerre contre Airbnb est déclarée. Le maire, Benoît Payan, veut mettre fin à la location de résidences secondaires sur la célèbre plateforme de court séjour. Face à la crise du logement, cette mesure radicale vise à libérer des logements pour les habitants tout en freinant l’inflation des loyers.
Airbnb : bientôt terminé à Marseille pour les résidences secondaires ?
Airbnb : une réglementation plus stricte demandée par le maire
À Marseille, les résidences secondaires louées sur Airbnb ne sont plus les bienvenues. Le maire, Benoît Payan, a clairement affiché son intention de créer la réglementation la plus stricte de France en matière de location de courte durée. « Je vais interdire à des gens dont la résidence secondaire devrait servir à de la location normale pour que tout le monde puisse se loger, de mettre leur logement sur Airbnb », a-t-il déclaré dans un entretien accordé à La Marseillaise le 5 octobre 2024. Pour lui, il est impératif de libérer le marché locatif saturé, qui empêche de nombreux Marseillais de trouver un logement.
Le problème des résidences secondaires sur Airbnb à Marseille est aggravé par le fait que la majorité des propriétaires n’habitent même pas la ville. Selon Benoît Payan, 75 % des propriétaires de Airbnb ne sont même pas marseillais. Ces propriétaires utilisent leurs biens comme un investissement lucratif, ce qui accentue la hausse des loyers et la gentrification de certains quartiers. Cette situation provoque une forte irritation parmi les habitants, qui dénoncent la disparition des commerces de proximité et d'une vie de quartier authentique. La nouvelle réglementation entend donc stopper cela afin de restaurer un certain équilibre.
Une exception pour certaines résidences secondaires ?
Malgré cette interdiction annoncée, une exception permettrait tout de même de louer une résidence secondaire sur Airbnb. Pour cela, les propriétaires devront racheter un logement et le proposer en location traditionnelle. Cette condition, bien que sévère, tente de concilier la réalité du marché immobilier et la nécessité de maintenir un certain nombre de logements accessibles aux habitants permanents. Cette solution viserait ainsi à encourager les investisseurs à contribuer positivement au parc locatif classique plutôt qu’à le réduire par le biais de locations de courte durée.
Il y a près de 12 000 logements proposés sur Airbnb à Marseille ! Benoît Payan a déjà entamé des démarches pour faire supprimer plusieurs milliers d’annonces qu’il juge « illégitimes ». Airbnb, de son côté, s’est montré ouvert à des ajustements, affirmant que les nouvelles règles permettront « d’assurer un juste équilibre entre l’offre d’hébergement à l’année et le développement du tourisme local ». Mais cette réglementation assez stricte du maire suffira-t-elle à résoudre la crise du logement à Marseille ? À titre de comparaison, en septembre 2024, on comptait moins de 2 200 studios et T2 disponibles à la location à Marseille, un chiffre bien faible comparé aux 95 000 étudiants inscrits dans la ville.