Pour réduire les émissions de CO2, le secteur aérien mise sur les carburants durables. Mais pour cela, il faut que la filière de production ait les capacités de fournir les compagnies aériennes. Air France-KLM veut jouer sa part dans le développement de cette filière.
Air France-KLM veut voler avec du carburant durable
Air France-KLM a commandé à TotalEnergies 800.000 tonnes de carburant durable (SAF pour « sustainable aviation fuel »), qui permet une réduction d'au moins 80% des émissions de CO2 sur l'ensemble du cycle de vie par rapport à leur équivalent fossile, explique le groupe pétrolier. Ce carburant servira « principalement pour les vols au départ de la France (conformément à la législation française) et des Pays-Bas », précise Air France. La loi prévoit en effet qu'1% du carburant utilisé dans les avions soit du SAF, et cela grimpera jusqu'à 63% en 2050. Mieux vaut s'y mettre dès à présent, ce d'autant que la filière de production n'a pas encore les capacités de répondre à la demande du secteur aérien.
Forte demande du secteur aérien
Le SAF est la clé de la décarbonation du secteur aérien. L'IATA, l'organisation qui chapeaute les compagnies aériennes, estime que les besoins seront de 30 millions de litres en 2030, alors qu'il ne s'en est produit que 125 millions l'an dernier. Il importe donc de pousser les industriels à développer les outils et une filière pour ces besoins. Air France-KLM avait ainsi déjà passé de 1,6 million de tonnes fin octobre. Les moteurs des avions sont quant à eux déjà certifiés pour fonctionner avec des mélanges contenant 50% de SAF.
Du carburant durable nécessaire pour la décarbonation
La compagnie aérienne française veut réduire de 30% ses émissions de gaz à effet de serre par passager-kilomètre en 2030 (par rapport à 2019). L'ensemble du secteur s'est engagé à « zéro émission nette » de CO2 en 2050, et c'est le carburant durable qui jouera un grand rôle dans cette décarbonation. Ce d'autant que si rien n'est fait, le secteur aérien sera responsable de 9% des émissions mondiales de CO2 à l'horizon 2050, contre 2,5% aujourd'hui…