La récente revue de dépenses, commandée par Elisabeth Borne en 2023, propose une série de mesures visant à réduire les dépenses publiques de 600 millions d’euros dès 2025. Les dispositifs d’aide aux chômeurs, en particulier ceux les plus éloignés de l’emploi, sont sur la sellette.
Chômage : des coupes budgétaires prévues pour les aides
Coup de rabot sur les contrats d'insertion
Dans un contexte de baisse du chômage, le gouvernement envisage de réduire les crédits alloués aux dispositifs d’insertion professionnelle. L'une des principales économies, chiffrée à 226 millions d’euros dans le rapport conjoint de l’Inspection générale des finances (IGF) et de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas), que Les Échos se sont procuré, proviendrait de la réduction du nombre de contrats d'insertion par l'activité économique. Ce programme, qui permet aux chômeurs de longue durée de retrouver une activité, pourrait voir son nombre de contrats passer de 126.000 à 106.000. Ces contrats concernent 4.600 structures d'emploi qui bénéficient d’aides spécifiques.
D'autres réductions visent à alléger les prestations externalisées du service public de l'emploi, pour une économie de 100 millions d'euros. Ces coupes s’inscrivent dans un cadre plus large de révision budgétaire, mais elles soulèvent des inquiétudes concernant leur impact sur les personnes les plus éloignées du marché de l’emploi.
Des dispositifs d'aide resserrés pour les jeunes et les personnes handicapées
La revue de dépenses propose également de resserrer les critères d'entrée dans le Contrat d'Engagement Jeunes, dispositif dédié aux jeunes sans emploi, ainsi que de réduire l'allocation associée. Cette mesure permettrait une économie de 67 millions d’euros. Concernant les travailleurs handicapés, il est recommandé de rendre dégressive l’aide au poste en entreprise adaptée, générant ainsi 51 millions d’économies supplémentaires.
Autre réforme envisagée : la transformation des emplois francs, des contrats aidés destinés aux résidents des quartiers prioritaires. La proposition est de réduire les primes versées aux employeurs et de remplacer l'aide sur la durée par une prime unique. Ce changement pourrait rapporter plus de 50 millions d'euros. Enfin, des réductions budgétaires supplémentaires sont prévues pour les Missions locales, qui accompagnent les jeunes dans leur insertion professionnelle, pour un total d'environ 130 millions d’euros, révèlent Les Échos.