La récolte de blé tendre en France est prévue à son plus bas niveau depuis plus de quarante ans. En raison des intempéries répétitives, les prévisions pour 2024 indiquent une production de seulement 25,17 millions de tonnes, une diminution dramatique qui soulève des inquiétudes majeures pour les agriculteurs et les consommateurs.
Agriculture : vers une récolte de blé catastrophique en 2024
Une mauvaise récolte de blé attend les agriculteurs
Les agriculteurs français font face à une série de défis météorologiques qui compromettent gravement leurs rendements, exacerbés par le réchauffement climatique. Les pluies abondantes depuis l'automne dernier ont empêché la bonne réalisation des semis, réduisant les surfaces cultivées de blé tendre de 10,5% sur un an. Le rendement moyen a chuté à 5,93 tonnes par hectare, soit une baisse de 18,7% par rapport à la moyenne des cinq dernières années .
Gautier Le Molgat, directeur d'Argus Media France, explique : « Les rendements de blé tendre sous les 60 quintaux par hectare (6 tonnes) avaient disparu depuis la fin des années 1980 en France. Mais les aléas climatiques nous ramènent en arrière. D'abord avec la très mauvaise récolte de 2016 qui avait enregistré 53,74 quintaux/hectare et aujourd'hui avec celle de 2024 » .
Les conséquences pour les agriculteurs
Cette situation pousse les agriculteurs à demander des mesures de soutien urgentes. Le ministre de l'Agriculture, Marc Fesneau, a indiqué que le gouvernement était prêt à activer des dispositifs d'aides exceptionnelles si les moissons se révélaient vraiment mauvaises. Parmi ces mesures, les agriculteurs assurés pourraient bénéficier de primes d'assurance couvrant une partie de leurs pertes. Pour ceux qui auront perdu plus de 50 % de leurs récoltes, le mécanisme assurantiel sera activé également.
Les prévisions officielles du gouvernement concernant la récolte de blé française seront, elles, publiées vendredi 9 août 2024. Des données importantes : la France reste le premier producteur de blé de l’Union européenne.
Blé : vers une explosion des prix ?
La baisse significative de la production de blé aura des répercussions directes sur les consommateurs. La diminution de l'offre pourrait entraîner une hausse des prix du blé et des produits dérivés, dont le principal la farine, avec des répercussions le coût du pain et autres denrées essentielles. Les experts craignent que cette situation ne pèse lourdement sur le pouvoir d'achat des ménages français.
En outre, la France, premier producteur et exportateur de blé tendre de l'Union européenne, pourrait voir sa position sur le marché international affaiblie. Une baisse de production de cette ampleur risque de réduire les exportations et de diminuer les revenus des exploitations agricoles, aggravant ainsi les tensions économiques dans le secteur agricole.