La crise immobilière en France se prolonge et s’intensifie, provoquée par la hausse des taux d’intérêt depuis janvier 2022. Les agences immobilières sont en première ligne, confrontées à des fermetures massives, une baisse des crédits et des ventes suspendues. La situation est telle que le nombre de faillites devrait bientôt dépasser celui enregistré lors de la crise des subprimes de 2009.
Les agences immobilières en péril
Depuis le début de l'année 2022, le secteur immobilier français traverse une crise majeure. La remontée des taux d'intérêt, passés de 1 % à 4 % en plus de deux ans, a déclenché une série de faillites sans précédent parmi les agences immobilières.
Hécatombe parmi les agences immobilières
Le président de la Fédération nationale de l’immobilier (FNAIM), Loïc Cantin, se montre particulièrement préoccupé par cette situation. Il souligne que la profession anticipe jusqu'à 1.400 liquidations d’entreprises pour l'année 2024, dépassant le record de 1.385 faillites enregistré lors de la crise des subprimes en 2009. En plus de la hausse des taux d'intérêt, la nécessité de rembourser les Prêts garantis par l’État et les dettes envers l'Urssaf contribue à cette vague de défaillances.
Les conséquences de cette crise sur l'emploi sont particulièrement sévères pour les agents commerciaux, souvent indépendants et rémunérés à la transaction. Leur nombre a chuté de 15 % en moins d'un an, passant de plus de 90.000 à moins de 79.000. En revanche, le nombre de salariés du secteur est resté stable, avec environ 66.000 cartes professionnelles recensées en avril 2024.
La crise politique n'arrange rien
La baisse des transactions immobilières est un autre symptôme alarmant de cette crise. Le nombre de ventes devrait se stabiliser autour de 800.000 en 2024, soit une diminution de près d’un tiers en deux ans. « Un phénomène qui n’est arrivé qu’une fois en cinquante ans », précise Loïc Cantin, en référence à la crise des subprimes de 2008-2009. Cette baisse des transactions est en partie compensée par une diminution des prix immobiliers, prévue entre 5 % et 7 % pour cette année.
Cependant, la stabilisation des ventes pourrait être compromise par l'instabilité politique actuelle en France. La progression de l’extrême droite aux élections européennes et la dissolution de l’Assemblée nationale ajoutent une incertitude supplémentaire à un marché déjà fragilisé. « Les marchés répondent à l’instabilité politique, et l’instabilité politique peut amener une crise du crédit et une crise financière dans notre pays », avertit Loïc Cantin.
La FNAIM, tout en jouant son rôle d'arbitre et de médiateur, reste en désaccord fondamental avec les positions du Rassemblement national, notamment sur la préférence nationale. Signataire d’une convention avec SOS Racisme, la fédération réaffirme son engagement contre toute forme de discrimination dans la profession.