L’absentéisme dans la fonction publique constitue un défi majeur, influant non seulement sur la productivité et l’engagement des employés, mais aussi sur la qualité des services publics. Cet article explore les ramifications de ce phénomène et plaide en faveur d’une approche novatrice axée sur la motivation intrinsèque des collaborateurs, de leur bien-être et de leur santé mentale.
L’absurdité de l’absentéisme dans la Fonction Publique
Une corrélation claire entre absentéisme, désengagement et performance
L'absentéisme chronique altère considérablement l'engagement des employés et la performance organisationnelle. Selon des données du rapport annuel de la fonction publique, les taux d'absentéisme ont augmenté de 15% au cours des trois dernières années, ayant un effet dévastateur sur la productivité.
Des études de l'OCDE indiquent que chaque jour d'absence coûte en moyenne 250 euros à l'employeur, contribuant ainsi à un impact financier significatif sur les ressources publiques.
La gestion inefficace de l'absentéisme peut également créer un climat de travail négatif, démoralisant les employés présents et compromettant leur engagement. Cependant, ces chiffres ne capturent qu'une partie du problème, ignorant l'impact crucial sur la santé mentale des agents de la fonction publique.
Il est urgent de revoir la politique RH de la fonction publique
Alors que l'absentéisme dans le secteur public est deux fois plus élevé que dans le secteur privé, et que 70 000 emplois publics restent non pourvus, il est impératif de repenser la politique RH.
La récente annonce du ministre de la Fonction publique, Stanislas Guerini, de réformer (révolutionner) le statut des agents publics en mettant l'accent sur les primes, est discutable. Les incitations financières ne suffisent plus.
Nous invitons les pouvoirs publics à adopter une stratégie RH innovante, plaçant le collaborateur au cœur de la réflexion. La réforme devrait s'attacher à améliorer les méthodes managériales, prévenir les risques de burnout et à renforcer la prévention des RPS.
Il est temps de rétablir l'équilibre et d'investir dans des mesures qui résolvent les problèmes de fond et de faire de la prévention, plutôt que d’essayer de compenser les symptômes, en mettant l'accent sur la santé mentale des agents.
Cultiver les vraies sources de motivation pour redonner toute sa noblesse au service public
Pour véritablement résoudre le problème de l'absentéisme, il est essentiel de reconnaître et de cultiver des sources de motivation intrinsèque en s'attachant à redonner du sens à la fonction des agents sur le terrain.
La noblesse du service public, le sens du devoir envers la collectivité, et la satisfaction liée à l'accomplissement d'un travail de qualité sont des facteurs qui transcendent les simples incitations financières.
Des recherches démontrent que les employés motivés par des valeurs et un sentiment d'appartenance sont plus engagés et performants. En encourageant ces aspects, les pouvoirs publics peuvent nourrir un environnement de travail propice à l'épanouissement professionnel et à la loyauté envers la mission du service public.
L'absentéisme dans la fonction publique ne peut être résolu par des réformes superficielles
Il exige une réflexion profonde sur la manière de motiver les employés intrinsèquement. Plaider en faveur d'une gestion des ressources humaines centrée sur le bien-être et la santé mentale des agents est essentiel pour assurer la qualité et l'efficacité de nos services publics.
La réforme du statut des agents publics doit s'inscrire dans une vision plus large, encourageant une culture organisationnelle où chaque employé se sent valorisé et investi dans la mission collective du service public.