L’édition 2024 de Datascope de l’observatoire de la vie en entreprise d’AXA révèle une réalité inquiétante : le taux d’absentéisme ne cesse de progresser en France depuis la crise du covid-19. Celui-ci touche particulièrement les femmes et les jeunes et serait essentiellement dû à des troubles psychologiques ainsi qu’à un certain mal-être au travail.
Travail : les troubles psychologiques représentent 25 % des arrêts de longue durée
L'absentéisme au travail a augmenté de 31% depuis 2019
La crise sanitaire a profondément perturbé le paysage professionnel en France, laissant des cicatrices durables sur la santé mentale des travailleurs. Selon l'édition 2024 du Datascope de l'Observatoire de la Vie en Entreprise d'AXA, qui a analysé les données de plus de 3 millions de salariés, le taux d’absentéisme a augmenté de 31 % depuis 2019, et de 4,2% entre 2023 et 2022. Une augmentation qui est principalement imputable à une hausse des troubles psychologiques, qui représentent 25% des arrêts de longue durée, les plaçant ainsi en tête des causes d'absentéisme.
Diane Milleron-Deperrois, Directrice Générale AXA Santé et Collectives, souligne l'importance de ces découvertes : « Nos analyses des cinq dernières années démontrent que les effets de la crise sanitaire ne sont pas transitoires mais marquent une évolution durable des conditions de travail ». Les données recueillies parlent d'elles-mêmes : les troubles psychologiques chez les salariés ont connu une progression de 6 points en quatre ans. Comme le souligne le datascope, ces chiffres démontrent la nécessité de mettre en place des adaptations structurantes dans nos entreprises.
Un mal-être encore plus présent chez les femmes et les jeunes
Le mal-être au travail, et par extension l'absentéisme, affecte particulièrement deux segments de la population : les femmes et les jeunes. Pour ces derniers, l'âge moyen de survenue des troubles a baissé de 43,3 ans en 2019 à 41,6 ans en 2023 et comme le révèlent les données du datascope d'Axa, les arrêts maladie chez les jeunes ont grimpé de 9,5 points depuis 2019. La plupart de ces absences sont attribuables à des troubles dépressifs majeurs (60,2 %) et des burn-out (21 % en 2023, contre 14,5 % en 2019).
Travail, éducation des enfants et soins pour leurs proches, comme le souligne l'étude d'Axa, les femmes jonglent souvent avec plusieurs responsabilités, ce qui les expose à davantage de pression psychologique ainsi qu'à un certain épuisement professionnel. Pour ces dernières, les troubles psychologiques sont à l'origine de 31 % des arrêts de longue durée.
Le télétravail permet de limiter les dégâts
Comme le souligne l'Observatoire de la vie en entreprise d’AXA, il devient impératif de repenser le monde du travail. Le télétravail émerge ainsi comme une bouée de sauvetage pour de nombreux salariés. La 5e édition du Datascope d'AXA révèle en effet que le taux d'absentéisme est de 23 % moins élevé chez les personnes qui ont la possibilité d'être en télétravail, et que leurs arrêts de travail durent en moyenne 7 jours de moins que ceux qui n'ont pas cette possibilité.
Le télétravail a par ailleurs permis l'aménagement de certains dispositifs pour les salariés, tels que le congé de coparentalité qui a vu sa durée être multipliée par deux depuis 2019, passant ainsi de 12 à 24 jours en 2024. À noter toutefois que cette solution est loin d'être universelle, et que par conséquent, sa pertinence varie grandement selon les secteurs.