Taxis volants à Paris : le projet est cloué au sol

Couacs sur couacs. Le projet d’expérimentation des taxis volants à Paris, initialement prévu pour les Jeux olympiques de 2024, n’aura pas lieu, du moins, pas tout de suite.

Axelle Ker
Par Axelle Ker Publié le 20 décembre 2024 à 15h56
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Taxis volants à Paris : le projet est cloué au sol - © Economie Matin
100 eurosUn trajet en taxi volant devait coûter plus de 100 euros par personne.

Le groupe ADP (Aéroports de Paris) a annoncé, le 20 décembre 2024, qu’aucun de ces appareils ne survolera la capitale avant la fin de l'année dans le cadre d'une expérimentation. En cause : un défaut d’homologation et des blocages réglementaires qui n’ont pu être surmontés à temps.

Taxis volants : pas d'expérimentation en 2024

Le projet des taxis volants, porté par ADP en collaboration avec le constructeur allemand Volocopter, avait suscité l’enthousiasme du public. Après de nombreux obstacles, le Conseil d’État a décidé, mercredi 18 décembre 2024, d'annuler l’arrêté du ministre de la Transition écologique, qui autorisait la création d’une plateforme de décollage sur la Seine, près de la gare d’Austerlitz, en raison d’un vice de procédure. En effet, le Conseil d’État a pointé l’absence de consultation obligatoire de l’Autorité de contrôle des nuisances aériennes (Acnusa), prévue par la législation.

En parallèle, Volocopter n’a pas obtenu l’homologation nécessaire pour garantir la sécurité des vols au-dessus de Paris. La période d’expérimentation devait se terminer le 31 décembre 2024, et malgré un feu vert provisoire accordé en juillet de cette même année, les délais se sont révélés trop courts. ADP a annoncé que la barge flottante utilisée comme plateforme de test sera démantelée. « La décision repose sur un point de procédure et non sur les objectifs de l’expérimentation », a précisé le groupe ADP dans un communiqué.

Une forte opposition politique

Outre les contraintes administratives, le projet, qui était prévu pour être opérationnel à l'occasion des JO de Paris de 2024, a également fait face à une forte opposition politique. La mairie de Paris, soutenue par plusieurs élus, et par la voix de Dan Lert, maire adjoint en charge de la transition écologique qualifiait cette initiative d'« aberration écologique au profit des ultra-riches », arguant de l’incompatibilité de tels dispositifs avec les ambitions environnementales de la capitale. La contestation en justice a joué un rôle déterminant dans la mise en pause de ce programme.

Malgré ce revers, le groupe ADP affiche sa détermination à explorer des solutions innovantes pour la mobilité urbaine décarbonée. Les usages médicaux des taxis volants, comme le transport d’organes ou les évacuations sanitaires, sont particulièrement mis en avant pour justifier la poursuite des recherches. Quatre vertiports déjà installés restent prêts à accueillir ces aéronefs dès qu’ils obtiendront une certification.

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Axelle Ker

Diplômée en sciences politiques et relations internationales, journaliste chez Économie Matin & Politique Matin.

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