Plusieurs syndicats français ont déposé un recours devant le Conseil d’État contre un décret controversé. Ce dernier prive les salariés qui abandonnent leur poste du bénéfice de l’assurance chômage. Un sujet qui suscite de vives réactions.
Abandon de poste : le Conseil d’État saisi par les syndicats
Un décret sur l'abandon de poste qui fait débat
Depuis l'entrée en vigueur du décret, un salarié qui abandonne son poste de travail et ne le reprend pas deux semaines après une mise en demeure est présumé démissionnaire. Cette présomption de démission prive le salarié de l'assurance chômage, sauf exceptions. Avant ce décret, les salariés qui ne se présentaient plus au travail sans justification étaient généralement licenciés pour faute par leur employeur, ce qui leur permettait de toucher l'assurance chômage.
Face à cette situation, les syndicats CGT, FSU et Solidaires ont décidé d'agir. Ils ont annoncé avoir déposé un recours devant le Conseil d'État pour obtenir l'annulation du décret. Selon eux, le gouvernement ne prend pas la mesure de la souffrance au travail des salariés et préfère les contraindre à rester en poste plutôt que de faire pression sur le patronat, directement responsable des conditions de travail dégradées.
L'opposition des syndicats au décret devant le Conseil d'État
Une étude récente de l'Unédic a révélé que les principales causes des abandons de poste sont les mauvaises conditions de travail, le souhait de reconversion, ainsi que des problèmes de santé, des situations de mal-être ou de harcèlement. Ces facteurs, souvent liés à des conditions de travail dégradées, poussent de nombreux salariés à abandonner leur poste.
La question qui se pose maintenant est de savoir ce qu'il adviendra du décret. Le Conseil d'État, saisi par les syndicats, devra trancher dans cet éternel litige. En attendant, le débat sur l'abandon de poste et la fin des indemnités chômage continuera de faire réagir les syndicats avec une détermination dont ils ont fait preuve depuis la réforme des retraites.