30 milliards d'euros pour les PME. C'est le montant que la Banque Publique d'Investissement aura à sa disposition pour prêter de l'argent aux PME, puisque les banques traditionnelles ne le font plus. C'est une bonne nouvelle, puisque la BPI devait initialement être dotée de 20 milliards d'euros "seulement". Et 30 milliards, ce n'est pas le montant des prêts possibles, mais des fonds propres dont devrait disposer la banque, lui permettant en théorie de prêter dix fois plus d'argent.
Mais, problème, alors qu'il n'y a plus d'argent depuis longtemps dans les caisses de l'Etat, le mystère demeure sur l'origine de ces 30 milliards. Pendant la campagne présidentielle, les 20 milliards initialement prévus devaient provenir de la mobilisation des dépots supplémentaires sur les livrets de développement durable, dont le plafond vient d'être relevé. Encore faudra-il que les Français déposent effectivement plus d'argent sur leur LDD.
Autre préoccupation, qui pilotera la BPI ? Les régions aimeraient en avoir le contrôle par le biais de caisses régionales. Mais Oséo, qui connait bien la musique, aimerait aussi être de la partie. Enfin, dernier souci et non des moindres, les TPE pourront-elles présenter les garanties que la BPI exigera d'elles pour leur prêter ? Sauront-elles faire le parcours du combattant qui va de pair avec tout octroi d'une aide, d'une subvention, d'un prêt, par un organisme public ou para-public ? Rien n'est moins sûr, et le risque que la BPI serve "toujours aux mêmes", aux connaisseurs du système, demeure, comme le dénoncent à demi-mots la CGPME et tant d'autres organisations patronales.