C’est pour certains le graal absolu, l’élixir de jouvence, la clé de la réussite. Derrière ce terme de croissance, qui fait presque figure de symbole phallique, se cache tout simplement la progression annuelle du PIB, c’est-à-dire de la richesse créée par un pays chaque année. Sauf mention contraire, cette variation est toujours mesurée en volume, c’est-à-dire hors inflation. Bien sûr, comme nous l’avons vu lors de l’explication du terme BIB, la croissance n’est pas une fin en soi. Elle permet simplement de créer plus d’emplois, de revenus, de bien-être et surtout de rembourser les intérêts de la dette publique.
Sans tomber dans le fétichisme de la croissance, le bon sens nous impose de réussir à générer une croissance suffisamment forte pour régler les intérêts de nos dettes, pour créer des emplois et assurer la paix sociale. Sans croissance, la crise de la dette ne pourra que s’aggraver. D’où une question simple : comment fabrique-t-on de la croissance ? Si, à l’instar du gouvernement français, on imagine qu’il suffit d’augmenter les dépenses publiques pour y parvenir, alors on se met le doigt dans l’œil : cela fait plus de trente ans que la France utilise cette stratégie, avec les piètres résultats que l’on sait.
Les deux autres moyens agiront sur le plus long terme, améliorant ainsi la croissance structurelle, c’est-à-dire celle obtenue lors d’un fonctionnement normal de l’économie. En d’autres termes : le rythme de croisière de la croissance. Pour augmenter ce dernier, il faut donc engager une révolution technologique et réduire les rigidités qui pèsent sur le fonctionnement de l’économie, et notamment sur le marché du travail.
Ce sont là les seuls moyens de redorer le blason d’une croissance terne, en particulier dans les pays de la zone euro. Bien entendu, il ne s’agit pas de comparer les performances des pays développés avec celles des pays émergents. Ces derniers bénéficiant d’un potentiel de rattrapage conséquent, il est normal que leur croissance soit forte. Cela ne fait que compenser le retard accumulé. En passant, il faut noter qu’un pays émergent avec une croissance faible constitue une véritable anomalie qui est souvent due à des problèmes politiques et/ou sanitaires, et/ou guerriers.
Si l’on veut donc raisonnablement jauger la faiblesse de la croissance des pays de la zone euro, il faut la comparer à celle des pays économiquement proches, et plus précisément des pays de l’OCDE. Pour affiner la comparaison et mesurer la résilience ou non de l’ensemble de ces pays, il paraît alors opportun d’observer leurs performances en période difficile, et notamment depuis la crise de 2008.
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