La réforme du statut des travailleurs détachés coupe l’Europe en deux

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Par Laure De Charette Modifié le 9 décembre 2013 à 3h16

Le plombier polonais, saison 2. La France, en proie à un chômage de masse, craint l'arrivée future de dizaines de milliers de travailleurs européens low-cost supplémentaires, qui coutent beaucoup moins cher qu'un salarié tricolore (le salaire minimum du pays d'accueil s'applique mais les charges sociales appliquées sont celles du pays d'origine).

La France veut plus de contrôles sur ces travailleurs détachés

C'est la raison pour laquelle le ministre du Travail, Michel sapin, entend se battre, aux côtés de certains de ses partenaires européens de l'ouest, lors du Sommet européen des affaires sociales qui doit se tenir aujourd'hui.

Son objectif : encadrer le « détachement » de ces salariés européens envoyés en mission temporaire par leur employeur dans un autre pays de l'Union, alors que leur statut est en passe d'être réformé. Il est en effet question de clarifier leurs conditions d'emploi, de mieux les informer et de les protéger davantage. Bref, de leur octroyer de nouveaux droits et ce faisant, d'encourager leur venue.

Mais la France, qui craint notamment des fraudes accrues, veut que des contrôles puissent être régulièrement effectués sur ces travailleurs détachés.

Aux yeux de la France, c'est de la concurrence déloyale

Les autorités françaises n'ont guère envie qu'une PME puisse s'offrir les services d'un comptable lituanien, d'un balayeur ukrainien ou d'un cuisinier croate à des prix largement inférieurs que son homologue français... Elles parlent d'une concurrence déloyale, de dumping social.

Le problème, c'est qu'évidemment, l'Europe de l'Est –rejointe par le Royaume-Uni et l'Irlande, qui militent pour la libre circulation des travailleurs- a bien envie de pouvoir envoyer ses travailleurs à l'ouest pour qu'ils s'enrichissent (et reviennent potentiellement investir ensuite au pays). D'où la division de l'Europe en deux blocs aux intérêts disjoints.

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Journaliste depuis 2005, Laure de Charette a d'abord travaillé cinq ans au service France du quotidien 20 Minutes à Paris, tout en écrivant pour Economie Matin, déjà. Elle est ensuite partie vivre à Singapour en 2010, où elle était notamment correspondante du Nouvel Economiste et où elle couvrait l'actualité politique, économique, sociale -et même touristique !- de l'Asie. Depuis mi-2014, elle vit et travaille à Bratislava, en Slovaquie, d'où elle couvre l'actualité autrichienne et slovaque pour Ouest France et La Libre Belgique. Elle est aussi l'auteur de plusieurs livres, dont "Chine-Les nouveaux milliardaires rouges" (février 2013, Ed. L'Archipel) et "Gotha City-Enquête sur le pouvoir discret des aristos" (2010, Ed. du Moment). Elle a, à nouveau, rejoint l'équipe d'Economie Matin en 2012.

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