Evasion fiscale : la traque a rapporté 230 millions, Bercy espère récupérer des milliards

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Par Jean-Baptiste Giraud Publié le 20 février 2014 à 6h37

La chasse aux riches, quoi qu’on en dise, commence à porter ses fruits. Depuis le 1er janvier, les banques suisses jettent quasiment leurs clients français dehors – après leur avoir fait parfois une danse du ventre éhontée pour les attirer au bord du Lac Léman – à cause des accords bilatéraux franco-suisses qui suppriment de fait le secret bancaire. 80 % des comptes non déclarés détenus par des français à l’étranger le seraient en Suisse. Mais bien entendu, ce n’est qu’une statistique, une extrapolation, une conjecture….

En attendant, Bernard Cazeneuve se frotte les mains. Le ministre du Budget a déclaré hier devant la commission des Finances à l’Assemblée que ses services avaient reçu près de 16 000 demandes de régularisation, dont 6000 depuis le début de l’année. C’est beaucoup trop pour les services de Bercy qui ont traité seulement… 241 dossiers sur 2621 déclarés complets par l’administration. 241 sur 2621, 2621 sur 16 000, on voit l’ampleur du flou qui plane autour de ce dossier des évadés fiscaux et pourtant, Bernard Cazeneuve affirnme que plus de 230 millions d’euros sont déjà acquis pour l’Etat, sans préciser si les sommes ont effectivement été collectées, ou s’il s’agit du total des sommes réclamées à ce jour, sur la base de dossiers jugés complets. Mystère.

Cela n’a pas empêché le ministre du Budget de déclarer devant la commission des Finaces qu’il espérait récupérer des milliards grâce à la cellule de régularisation. Même si celle-ci fait plus que trainer la jambe. Bien que renforcée par 12 agents, qui s’ajoutent aux 24 déjà actifs sur ces dossiers aujourd’hui, il lui faudrait au rythme actuel deux à trois ans pour traiter tous les dossiers en cours, si le flux se tarissait demain ! De là à se demander si certains n’ont pas pris date avec le fisc, pour assurer leurs arrières, sans vraiment l’intention de régulariser, ou bien seulement de régulariser à la marge, pour faire de la « cosmétique patrimoniale », il n’y a qu’un pas…

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Jean-Baptiste Giraud est le fondateur et directeur de la rédaction d'Economie Matin.  Jean-Baptiste Giraud a commencé sa carrière comme journaliste reporter à Radio France, puis a passé neuf ans à BFM comme reporter, matinalier, chroniqueur et intervieweur. En parallèle, il était également journaliste pour TF1, où il réalisait des reportages et des programmes courts diffusés en prime-time.  En 2004, il fonde Economie Matin, qui devient le premier hebdomadaire économique français. Celui-ci atteint une diffusion de 600.000 exemplaires (OJD) en juin 2006. Un fonds economique espagnol prendra le contrôle de l'hebdomadaire en 2007. Après avoir créé dans la foulée plusieurs entreprises (Versailles Events, Versailles+, Les Editions Digitales), Jean-Baptiste Giraud a participé en 2010/2011 au lancement du pure player Atlantico, dont il est resté rédacteur en chef pendant un an. En 2012, soliicité par un investisseur pour créer un pure-player économique,  il décide de relancer EconomieMatin sur Internet  avec les investisseurs historiques du premier tour de Economie Matin, version papier.  Éditorialiste économique sur Sud Radio de 2016 à 2018, Il a également présenté le « Mag de l’Eco » sur RTL de 2016 à 2019, et « Questions au saut du lit » toujours sur RTL, jusqu’en septembre 2021.  Jean-Baptiste Giraud est également l'auteur de nombreux ouvrages, dont « Dernière crise avant l’Apocalypse », paru chez Ring en 2021, mais aussi de "Combien ça coute, combien ça rapporte" (Eyrolles), "Les grands esprits ont toujours tort", "Pourquoi les rayures ont-elles des zèbres", "Pourquoi les bois ont-ils des cerfs", "Histoires bêtes" (Editions du Moment) ou encore du " Guide des bécébranchés" (L'Archipel).

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