Le marché veut voir les choses de façon plus constructive. Bagdad janvier 2020 ne sera pas Sarajevo juin 1914 et les perspectives de l’économie mondiale continuent de s’améliorer. Il n’empêche qu’une impression de fragilité demeure. Un peu à l’image de la situation en Espagne : la formation d’un nouveau gouvernement permettra-t-elle de réduire l’incertitude politique et de contribuer à un environnement plus favorable à la croissance ?
Au vu des mouvements de prix d’actifs les plus récents, le marché paraît partager notre analyse d’hier selon laquelle « le pire n’est pas toujours certain ». Le cours du pétrole brut arrête de monter et les taux longs, de baisser. Dans ces conditions, les bourses se sont reprises hier aux Etats-Unis et ce matin en Asie. A aujourd’hui les investisseurs paraissent donner crédit aux dirigeants américains et iraniens quand ils déclarent ne pas vouloir déclencher une guerre ouverte. Bagdad janvier 2020 ne sera pas Sarajevo juin 1914. Comment ne pas le souhaiter ; même si le déroulé des faits parfois échappe à ceux qui sont à la manœuvre.
Des nouvelles plus favorables sur l’activité économique mondiale peuvent aussi expliquer ce regain de confiance sur les marchés. Le PMI composite monde a progressé de 51,4 à 51,7 en décembre. Les services ont progressé, tandis que le secteur manufacturier se repliait un peu. C’est donc de ce côté-ci qu’il faut regarder pour mesurer l’ampleur de l’amélioration à attendre à l’horizon des prochains mois et trimestres. Un double constat s’impose. D’abord, on peut avoir légitimement le sentiment que la production réalisée, si elle a arrêté de se dégrader, a du mal à s’améliorer. Ensuite, et à l’opposé, les perspectives sont plus favorables, qu’il s’agisse de l’activité ou des commandes, principalement celles à l’exportation.
C’est aujourd’hui que le nouveau gouvernement espagnol devrait être installé. Il suffit à l’équipe formée des socialistes du PSOE et d’une partie de l’extrême gauche (Unidad Podemos) d’une majorité simple aux Cortes pour se voir confier la mission de diriger la politique du pays. Le Premier ministre Sanchez, qui restera en place, a obtenu qu’un ensemble assez hétéroclite de partis le plus souvent régionalistes (dont l’ERC, Gauche Républicaine de Catalogne) le soutienne ou s’abstienne. Il n’empêche que le futur Cabinet sera minoritaire au Parlement. Gouverner va être compliqué. Si l’incertitude politique reste élevée, la dynamique économique en sera négativement affectée.