Des ministres qui préviennent de risques de coupures d'electricité ou de gaz pour cet hiver, une tribune cosignée par les patrons des géants de l'énergie français qui demandent à leurs clients de... moins consommer de gaz, de carburant, d'électricité... Le message est on ne peut plus clair : l'hiver sera rude, et le premier des sujets pour les Français sera : comment se chauffer ? Quelle solution de chauffage de secours choisir ?
Tout dépend bien évidemment de votre mode de chauffage actuel. Aujourd'hui, plus d'un un ménage français sur trois est chauffé à l'électricité, et 4 français sur 10 sont chauffés au gaz de ville. Loin, loin derrière, 12 % des français sont chauffés au fuel domestique. Enfin, 5 % utilisent le bois comme mode de chauffage principal.
Ce sont les Français chauffés au gaz de ville et à l'electricité, et dans une moindre mesure, au fuel domestique, qui doivent réfléchir à des solutions de chauffage de secours pour cet hiver. Pourquoi ? Car il est probable qu'il y aura des délestages sur le réseau électrique cet hiver. En tout cas, le gouvernement l'a déjà annoncé à plusieurs reprises. La bonne nouvelle vient d'EDF, qui a annoncé que ses centrales actuellement à l'arrêt pour maintenance ou travaux de réparation serait progressivement relancées d'ici la fin de l'année, et au début de l'année prochaine. Si ce plan de remise en route est respectée, alors, le spectre des coupures d'électricité s'éloignera. En revanche, s'il prend du retard, en cas de coup de froid, les choses risquent de se compliquer. Et donc, la baisse de tension sur le réseau, puis les délestages risquent d'intervenir, en dernier recours.
Quant au gaz, là encore, c'est plus que certain : la France en manquera cet hiver. Même si la Première ministre affirme que les ménages ne seront pas privés de gaz, elle a aussi annoncé que les entreprises, elles, seraient rationnées. On a du mal à croire à des restrictions de consommation limitées aux seuls acteurs économiques. Et comme la même Elisabeth Borne a aussi annoncé une augmentation des prix du gaz en janvier, pour en finir progressivement avec le bouclier tarifaire... il est plus que temps de songer à une solution de chauffage de secours pour cet hiver.
Le chauffage de secours au bois, économique mais pas pour tout le monde
Le chauffage au bois est de loin le plus économique, mais aussi, techniquement, le plus contraignant. Avec des bûches, il faut recharger la chaudière plusieurs fois par jour ! Les pelets permettent de limiter les interventions humaines. Les poêles et chaudières haut de gamme sont équipés de réservoirs qui alimentent automatiquement l'appareil.
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Mais pour s'équiper d'une solution de chauffage de secours, il faut aller au plus simple. Si vous vivez en maison individuelle, un "petit" poêle à bois (ou à granulés), permet de chauffer 50 m2. La solution est idéale pour chauffer une pièce à vivre et les pièces attenantes, pourvu que l'on puisse les isoler du reste de la maison. Faute de porte, un rideau de séparation dans un couloir fera l'affaire ! Bien évidemment, pour utiliser un poêle à bois à l'intérieur, il faut un conduit d'évacuation des fumées existant, ou bien encore, une cheminée en bon état dans laquelle on peut insérer une partie du tube du poêle. Comptez 400 euros minimum pour un poêle à bois. Si vous n'avez pas de conduit ou de cheminée, le recours à un professionnel pour en créer un risque de vous détourner de cette solution, pour des raisons financières.. Mais aussi de disponibilité des professionnels.
Le chauffage de secours au gaz, le plus simple à mettre en oeuvre
Le plan B, c'est... le chauffage de secours au gaz. Mais pas au gaz de ville ! Je parle ici du gaz en bouteille. Contrairement à ce que l'on pourrait craindre, il n'y pas de problème de ravitaillement en gaz butane ou propane, qui sont des dérivés du raffinage du pétrole. Tant que l'on importera du pétrole brut, on produira avec du super sans plomb, du gazole et du fuel domestique, du kérosène, et tous les autres dérrivés du pétrole, dont.. le butane et le propane. Les petits chauffages à gaz en bouteille sont très simples à utiliser, puisqu'ils n'ont pas besoin de conduit d'évacuation, contrairement aux poêles à gaz. Cela fait d'eux des chauffages de secours idéaux, d'autant que le prix d'un poêle à gaz efficace, capable de chauffer 30 mètres carrés ou un peu plus, commence à 100 euros. Côté consommation, et coût à l'usage, pas de mauvaise surprise à craindre là non plus. Utilisé comme chauffage de secours, donc, allumé seulement par intermitence, un poêle à gaz consommera une bouteille standard (13 kilos) en un à deux mois, pour moins de 40 euros, hors consigne de la bouteille. Utilisé intensément en revanche, comptez sur une autonomie d'une à deux semaines, en fonction des températures extérieures !
Le chauffage de secours au pétrole, une autre option
On peut mettre en service un poêle à pétrole à peu près aussi simplement qu'un poêle à gaz, puisque là encore, il n'est pas nécessaire de le raccorder à une évacuation. Côté investissement, les poêles à pétrole coûtent à peine plus cher que les poêles à gaz bouteille. Certains modèles élaborés contrôlent la température dans la pièce, et se rallument et s'éteignent automatiquement. Le principal défaut du poêle à pétrole, c'est l'étape de remplissage du réservoir. En maison individuelle, c'est facile de sortir dans sa cour ou dans son jardin pour remplir le réservoir avec un bidon de pétrole. En appartement, sauf à disposer d'un balcon, c'est plus compliqué. Ajoutons que si le poêle à gaz est absolument sans odeur, le poêle à pétrole peut consommer plusieurs variétés de carburants qui lui sont dédiés. Les moins chers sont aussi ceux qui sentent le plus le pétrole, et peuvent vite incommoder. Les plus chers sont quasiment inodores. Dans tous les cas, que vous utilisiez un poêle à gaz ou un poêle à pétrole en guise de chauffage de secours, il faudra penser à aérer très réguliérement la pièce dans laquelle l'appareil est utilisé.
Oui, l'electricité peut alimenter un chauffage de secours !
Reste en dernier recours... l'electricité, comme moyen de chauffage de secours ! Non pas des convecteurs tout simples à vingt euros, ou encore des radiateurs à bain d'huile, mais des chauffages électriques dit à "accumulation". Ces appareils, qui pèsent toujours très lourd, parfois, plusieurs centaines de kilos, ont pour caractéristique principale d'emmagasiner la chaleur dans un matériau dédié. Idéalement, des briques refractaires, ou sinon, de la céramique. Si un chauffage électrique à accumulation peut servir de chauffage de secours, c'est tout simplement parce qu'il y aura toujours des moments, le plus souvent en pleine nuit entre 2h00 et 6h00 du matin, où l'electricité nucléaire sera disponible, qui plus est, à moindre prix. Dans certains contrats, cette plage horaire est même appelée "super heures creuses" !
Que l'on ait opté ou non pour un tarif heures pleines heures creuses, un radiateur électrique à accumulation permet d'emmagasiner de la chaleur la nuit, quand l'electricité est disponible sur le réseau, pour la restituer en journée. Un "petit modèle" de 2000 kWh permet de chauffer une grande pièce, et des modèles de 5000 ou 6000 kWh permettent eux de chauffer tout un appartement, ou un étage de maison.
Chose capitale à savoir : contrairement à tous les autres modes de chauffage, même en cas de coupure de courant, le chauffage à accumulation continue à rayonner dans la pièce pendant des heures ! Seule la petite ventlation intégrée, très peu gourmande en énergie, sera désactivée le temps du délestage ou de la coupure éventuelle de courant. En revanche, un chauffage à accumulation doit se recharger en calories toutes les nuits...
Ces solutions de chauffage de secours peuvent être mixées. Par exemple, on peut décider d'installer un chauffage électrique à accumulation en renfort d'une chaudière au gaz naturel, mais aussi un petit poêle à gaz. En cas de restrictions d'utilisation d'une énergie, il suffit alors de basculer sur un autre moyen de production de chaleur domestique.