La publication des dernières prévisions de croissance pour la France par la Commission ne laisse plus le doute : plus personne ne croit que le pays puisse atteindre, en 2016, une croissance de 1,5 %. Bruxelles a en effet revu à la baisse ses prévisions (qui n'étaient déjà pas en phase avec celles du gouvernement) pour s'aligner avec celles du FMI et de l'OCDE.
1,5 % de croissance en France ? Non, 1,3 % dit Bruxelles
La Commission européenne a donc publié, jeudi 4 février 2016, ses dernières estimations de croissance et de réduction du déficit public pour la France. Elle a revu à la baisse la croissance et à la hausse le déficit ce qui fait que le gouvernement ne devrait pas atteindre ses objectifs.
Pour 2016 Bruxelles ne s'attend plus qu'à 1,3 % de croissance en France. Une estimation revue à la baisse (la Commission tablait jusque-là sur 1,4 % de croissance) qui s'aligne sur les prévisions du FMI et de l'OCDE. A part le gouvernement, donc, l'ensemble des grandes institutions s'attend à ce que l'Hexagone n'atteigne pas la croissance nécessaire pour créer des emplois stables et durables.
Le gouvernement, de son côté, ne s'avoue pas vaincu : Michel Sapin a confirmé à la suite de la publication de la Commission européenne que 1,5 % de croissance en 2016 est une estimation "parfaitement crédible".
Le déficit ne baissera pas sous les 3 % en 2017
S'il s'avérait que Bruxelles, le FMI et l'OCDE ont raison, le gouvernement va à l'encontre d'un problème majeur : il ne pourra pas réduire le déficit sous les 3 % comme le demande le Pacte de stabilité. La Commission européenne a donné à la France jusqu'en 2017 pour y parvenir... dernier délai avant une amende qui pourrait atteindre 4 milliards d'euros.
Les prévisions de la Commission européenne donnent déjà la France en échec. Selon les dernières prévisions de Bruxelles le déficit devrait être de 3,4 % du PIB en 2016 et de 3,2 % en 2017, soit plus que les prévisions de Bercy qui tablent sur 3,3 % en 2016 et 3 % en 2017.