Ceux qui pensaient encore que l'assurance-vie est le meilleur placement du moment vont déchanter. Le gouvernement souhaite étendre les pouvoirs du Haut Conseil de stabilité financière (HCSF), afin qu'il puisse réguler les taux d'intérêts servis aux épargnants, mais aussi... restreindre l'accès aux fonds en cas de besoin !
Terminés, les contrats d'assurance-vie qui servent 2, 2,25, 2,5 % d'intérêts. Le HCSF pourrait se voir attribuer des super pouvoirs par l'éxecutif, lui permettant notamment d'encadrer les taux d'intérêts servis aux clients. Il faut savoir en effet que depuis plusieurs années, le rendement réel des placements des banquiers et assureurs auxquels 1600 milliards d'euros de contrats d'assurance-vie sont confiés par les Français sont inférieurs à ce qu'ils servent à leurs clients.
Assurance-vie : le gouvernement voudrait encadrer les taux d'intérêt
Mais il leur est quasiment impossible, commercialement, de ne pas offrir des rendements atttractifs, au risque de voir leurs clients s'enfuir chez les concurrents ! Résultats, Entre 1 et 1,5 % des intérets servis sont en frais pris sur les réserves constitués par les assureurs et les banquiers depuis des années. Si le HCSF régulait de manière autoritaire les taux d'intérêts, évidemment, plus aucun assureur ou banquier ne pourrait faire de dumping, en maintenant artificiellement des rémunérations attractives pour garder ses clients, ou en attirer des nouveaux.
Empêcher les retraits et les rachats partiels sous conditions
Mais il y a une autre mesure envisagée par les autorités dont il ne faut pas négliger la portée. Le gouvernement souhaite aussi permettre au HCSF de « suspendre, retarder ou limiter, pour tout ou partie du portefeuille, le paiement des valeurs de rachat, la faculté d'arbitrages ou le versement d'avances sur contrat » et même de pouvoir « suspendre ou restreindre temporairement la libre disposition de tout ou partie des actifs » ! Autrement dit, terminés les rachats partiels, quand on a besoin de prêter un peu d'argent à un enfant, ou simplement que l'on doit faire façe une dépense imprévue ! L'assurance-vie ne serait plus un placement liquide, mais contraint.
Rappelons qu'une large partie des sommes placées sur les contrats d'assurance-vie sont réinvestis par les gestionnaires en bons du Trésor, parce que la loi les y oblige. Autrrement dit, en dette d'Etats ! Et les investisseurs français, gérants de fonds d'assurance-vie, achètent prioritairement de la dette française..... Rendre les mouvements de fonds sur les contrats d'assurance-vie moins faciles, voire, s'autoriser à empêcher les retraits, permet de se préparer à des situations tendues, par exemple, en cas de défaut partiel d'un emprunteur institutionnel. Par ailleurs, réduire les taux d'intérêts permet d'installer ce produit d'épargne dans ce nouveau monde qu'est celui des rendements à taux zéro, quand ils ne sont pas carrément à taux négatifs...