Le marché automobile s’enfonce dans une crise de confiance à l’approche du Mondial 2024. Après une courte reprise post-Covid, les chiffres du mois de septembre 2024 montrent une tendance clairement négative, marquée par la baisse des immatriculations et un bouleversement dans les types de motorisations privilégiées par les acheteurs.
Marché automobile : les immatriculations toujours en baisse en septembre 2024
Marché automobile : l’effondrement des immatriculations neuves
Le mois de septembre 2024 a confirmé la tendance : les immatriculations de voitures particulières neuves (VPN) chutent de 11 % par rapport à la même période de l'année précédente. Selon les données d'AAA Data, seulement 139 003 véhicules ont été immatriculés en septembre, touchant durement les trois principaux canaux de vente : les particuliers (-9 %), les loueurs hors courte durée (-14 %) et les sociétés (-17 %). Sur les neuf premiers mois de 2024, la baisse cumulée s’établit à -2 %, (1 265 904 immatriculations) dans un marché déjà en difficulté. Le contexte économique n’aide pas : les tensions sur le pouvoir d'achat et le ralentissement de l'activité des entreprises pèsent lourdement sur la demande. Toutefois, Marie-Laure Nivot, responsable Intelligence marché chez AAA Data, relativise : « Cette chute importante du marché doit être relativisée au regard de la base de comparaison assez haute de septembre 2023 »
Le marché des motorisations montre une évolution notable. En septembre, les voitures hybrides représentent près de 45 % des immatriculations, contre seulement 32 % un an plus tôt. Ce sont les hybrides non rechargeables qui affichent les meilleures performances avec une progression de 26 %, tandis que les hybrides légers grimpent de 57 %. Cependant, l'électrique marque le pas avec une baisse de 6 %, atteignant une part de marché de seulement 20 %. La Citroën ë-C3, malgré un démarrage fulgurant, peine à relancer le secteur.
L'essor des Crit’Air 0 et 1
Contrairement aux ventes de véhicules neufs, le marché de l’occasion se porte bien. Les transactions ont augmenté de 6 % en septembre et de 4 % depuis le début de l'année. Les véhicules à vignette Crit’Air 0 et 1 s’imposent avec des hausses respectives de 46 % et 19 %. Cette dynamique est notamment liée aux restrictions prévues dans les Zones à Faibles Émissions (ZFE) à partir de janvier 2025. Le durcissement des réglementations environnementales freine la demande pour les véhicules les plus polluants, obligeant les consommateurs à se tourner vers des modèles plus récents et moins émetteurs de CO2. Néanmoins, les voitures Crit’Air 3 continuent de représenter une part significative des transactions, malgré une baisse de 3 %.
Le Mondial de l'automobile de Paris, prévu à partir de mi-octobre 2024, sera l’occasion pour les constructeurs de redynamiser la demande, en particulier sur le segment électrique. De nouveaux modèles comme les Renault 5 E-Tech et Citroën ë-C3, attendus avec impatience, devront séduire des acheteurs de plus en plus exigeants. Cependant, le succès de ces lancements dépendra en grande partie des futures décisions budgétaires concernant les aides à l’achat.