Samedi 6 avril 2024, le Premier ministre, Gabriel Attal, annonçait la mise en place d’une pénalité de 5 euros pour les rendez-vous médicaux non honorés, si l’annulation n’est pas faite 24 heures à l’avance. Cette mesure, qui vise à optimiser la gestion des créneaux de consultation, a rapidement fait des vagues, en particulier auprès de Doctolib, le leader européen de la prise de rendez-vous médicaux en ligne.
Santé : Doctolib ne veut pas prélever les 5 euros de la taxe lapin
La taxe lapin retoquée par Doctolib
Stanislas Niox-Château, co-fondateur et PDG de Doctolib, a exprimé son désaccord avec la gestion de la « taxe lapin » par Doctolib lors d'une interview sur France Inter, le mercredi 10 avril 2024. Selon lui, imposer aux patients d'enregistrer leurs données bancaires sur la plateforme pour prélever une pénalité de 5 euros dans le cas d'un rendez-vous non annulé 24 heures à l'avance constituerait « un fardeau administratif » pour les soignants.
Stanislas Niox-Château, tout en se montrant favorable à une forme de pénalisation des consultations non honorées, a argué que 15 % des patients n'ont pas accès à internet et que 5 % ne possèdent pas de carte bancaire. Il a par ailleurs insisté sur le fait qu'un tiers des rendez-vous ne sont pas pris en ligne. La taxe lapin, telle qu'envisagée par le gouvernement, serait ainsi, selon lui, inéquitable, voire discriminatoire et entraverait, in fine, l'accès aux soins.
Des discussions en cours
Que propose Stanislas Niox-Château ? De confier la gestion et la redistribution de cette taxe lapin aux praticiens et à l'Assurance maladie, plutôt qu'aux plateformes en ligne. L'idée du PDG de Doctolib est de prélever les 5 euros lors du rendez-vous suivant du patient. Une suggestion qui, selon lui, permettrait de simplifier la gestion de la pénalité tout en préservant l'équité d'accès aux soins.
"Taxe lapin" de 5€ : "La santé n'est pas gratuite, et c'est logique que lorsque je prends un rendez-vous, je l'honore"
@CaVautrin, Ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités est l'invitée d'Yves Calvi dans #RTLMatin pic.twitter.com/OTiyldlRtE— RTL France (@RTLFrance) April 8, 2024
La ministre du Travail et de la Santé, Catherine Vautrin, à la sortie d'un Conseil des ministres le mercredi 10 avril 2024, a reconnu que la taxe lapin n'est « pas simple à mettre en place ». « Mais il faut qu'on trouve les moyens de le faire », a-t-elle insisté, faisant ainsi écho aux déclarations de Gabriel Attal qui estime qu'il y a entre 10 et 27 millions de rendez-vous médicaux qui ne sont pas honorés chaque année. Une situation qui engendre des listes d'attente prolongées pour d'autres patients et des pertes financières pour les professionnels de santé. « Les choses ne sont pas totalement arrêtées. Il y a aussi le sujet de ceux qui ne passent pas par Doctolib ; on va travailler à une solution », a ainsi conclu la ministre de la Santé.