Santé : Doctolib ne veut pas prélever les 5 euros de la taxe lapin

Samedi 6 avril 2024, le Premier ministre, Gabriel Attal, annonçait la mise en place d’une pénalité de 5 euros pour les rendez-vous médicaux non honorés, si l’annulation n’est pas faite 24 heures à l’avance. Cette mesure, qui vise à optimiser la gestion des créneaux de consultation, a rapidement fait des vagues, en particulier auprès de Doctolib, le leader européen de la prise de rendez-vous médicaux en ligne.

Axelle Ker
Par Axelle Ker Modifié le 12 avril 2024 à 11h42
Doctolib, santé, taxe lapin, rendez-vous, médecin, patient, pénalité financière, Gabriel Attal, Premier ministre, ministre de la Santé, Frédéric Valletoux, plateforme en ligne,
Santé : Doctolib ne veut pas prélever les 5 euros de la taxe lapin - © Economie Matin
5 eurosLa pénalité financière en cas de rendez-vous médicaux non honorés sera de 5 euros

La taxe lapin retoquée par Doctolib

Stanislas Niox-Château, co-fondateur et PDG de Doctolib, a exprimé son désaccord avec la gestion de la « taxe lapin » par Doctolib lors d'une interview sur France Inter, le mercredi 10 avril 2024. Selon lui, imposer aux patients d'enregistrer leurs données bancaires sur la plateforme pour prélever une pénalité de 5 euros dans le cas d'un rendez-vous non annulé 24 heures à l'avance constituerait « un fardeau administratif » pour les soignants.

Stanislas Niox-Château, tout en se montrant favorable à une forme de pénalisation des consultations non honorées, a argué que 15 % des patients n'ont pas accès à internet et que 5 % ne possèdent pas de carte bancaire. Il a par ailleurs insisté sur le fait qu'un tiers des rendez-vous ne sont pas pris en ligne. La taxe lapin, telle qu'envisagée par le gouvernement, serait ainsi, selon lui, inéquitable, voire discriminatoire et entraverait, in fine, l'accès aux soins.

Des discussions en cours

Que propose Stanislas Niox-Château ? De confier la gestion et la redistribution de cette taxe lapin aux praticiens et à l'Assurance maladie, plutôt qu'aux plateformes en ligne. L'idée du PDG de Doctolib est de prélever les 5 euros lors du rendez-vous suivant du patient. Une suggestion qui, selon lui, permettrait de simplifier la gestion de la pénalité tout en préservant l'équité d'accès aux soins.

La ministre du Travail et de la Santé, Catherine Vautrin, à la sortie d'un Conseil des ministres le mercredi 10 avril 2024, a reconnu que la taxe lapin n'est « pas simple à mettre en place ». « Mais il faut qu'on trouve les moyens de le faire », a-t-elle insisté, faisant ainsi écho aux déclarations de Gabriel Attal qui estime qu'il y a entre 10 et 27 millions de rendez-vous médicaux qui ne sont pas honorés chaque année. Une situation qui engendre des listes d'attente prolongées pour d'autres patients et des pertes financières pour les professionnels de santé. « Les choses ne sont pas totalement arrêtées. Il y a aussi le sujet de ceux qui ne passent pas par Doctolib ; on va travailler à une solution », a ainsi conclu la ministre de la Santé.

Une réaction ? Laissez un commentaire

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre Newsletter gratuite pour des articles captivants, du contenu exclusif et les dernières actualités.

Axelle Ker

Diplômée en sciences politiques et relations internationales, journaliste chez Économie Matin & Politique Matin.

1 commentaire on «Santé : Doctolib ne veut pas prélever les 5 euros de la taxe lapin»

  • Michel BOISARD

    Ces gens de Doctolib se prennent vraiment pour les rois du monde en acceptant ou pas de prélever les 5 euros de la taxe lapin! Ces gens oublient seulement que s’ils existent, c’est grâce aux médecins et auxiliaires médicaux libéraux qui sont installés en France. Si tous ces médecins, qui doivent être d’accord pour cette pénalité, décident de quitter Doctolib et de créer une autre plateforme, ces prétentieux se retrouveraient très vite dans la merde car c’est le cœur de leur activité…

    Répondre
Laisser un commentaire

* Champs requis