Sécurité nucléaire : le gouvernement fusionne ASN et IRSN

Le 19 mars 2024, un vote à l’Assemblée nationale a donné le feu vert pour la fusion de l’ASN et de l’IRSN. Avec une seule voix de différence, une nouvelle gouvernance pour la sûreté nucléaire va naitre en France, pour garantir les objectifs du pays.

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Par Grégoire Hernandez Modifié le 20 mars 2024 à 10h50
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Sécurité nucléaire : le gouvernement fusionne ASN et IRSN - © Economie Matin

Fusion de l'ASN et de l'IRSN : un objectif de tripler les inspections nucléaires

Le résultat du vote fut extrêmement serré à l'Assemblée Nationale le 19 mars 2024 : 260 pour, 259 contre. Cette victoire à l'arraché valide la fusion de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) et de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN). La nouvelle autorité nucléaire se nomme désormais l'ASNR (Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection). L'objectif affiché par le gouvernement ? Rendre le secteur plus agile et indépendant, selon Roland Lescure, ministre de l'Industrie. Pour rappel, la France prévoit de tripler ses inspections nucléaires d'ici à 2030 pour accompagner le lancement de 6 nouveaux réacteurs EPR2.

Les salariés de l'IRSN s'inquiètent d'une possible perte de transparence et de la dilution de l'expertise technique. Le 18 mars 2024, les employés de l'IRSN ont exprimé leurs inquiétudes dans une lettre aux députés. Ils craignent que la fusion nuise à la clarté et à l'acceptation du nucléaire par le public. Leur principale préoccupation est que les avis d'experts pourraient être rendus publics trop tard. Cédric Villani, ancien vice-président de l'Opecst (Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques), parle même de "folie technocratique".

Sécurité nucléaire : un premier échec en mars 2023

L'approbation de cette fusion est en partie liée à un revirement inattendu du Rassemblement National, initialement opposé au projet. Cette volte-face a suscité la surprise et joué un rôle déterminant dans le vote. Alors que les groupes de gauche y restaient fermement opposés, la majorité présidentielle a trouvé un allié de dernière minute pour obtenir une majorité lors du scrutin. Mais même au sein du camp présidentiel, le projet a divisé. Sept députés d'Horizons, huit du MoDem et trois de Renaissance se sont abstenus, tandis que quatre membres du parti d'Emmanuel Macron ont voté contre la réforme. Pour informationen mars 2023, le premier essai du gouvernement pour faire approuver le projet par le Parlement avait échoué.

La route vers l'adoption définitive de la réforme est encore longue, avec une commission mixte paritaire prévue le 3 avril 2024. Le gouvernement et les parlementaires devront évidemment s'accorder sur une version commune. La plupart des amendements de février 2024 ont été retirés lors des débats à l'Assemblée nationale. Il reste peu de temps pour finaliser les détails de la nouvelle autorité, qui doit être prête pour le 1ᵉʳ janvier 2025. À la fin de l'année 2023, l'ASN employait 530 salariés, dont la majorité étaient fonctionnaires, tandis que l'IRSN comptait 1731 employés.

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Étudiant en école de journalisme. Journaliste chez Économie Matin depuis septembre 2023.

1 commentaire on «Sécurité nucléaire : le gouvernement fusionne ASN et IRSN»

  • COURBET

    Je ne suis pas un opposant à l’utilisation de l’énergie nucléaire , mais dans les projets actuels (EPR2) , il y a un problème que personne n’évoque , mais qui m’inquiéte énormément .
    Les EPR que l’on nous annoncent rentreront en fonctionnement au mieux vers 2035 . On leur attribue une durée de vie de 80 ans . Là nous sommes en 2115 . Ils resteront au moins 20 ans avant d’être démantelés , et là on parle de 2135 ! Pour la plupart ils seront construits en bord de mer  !! Qui peut dire de combien le niveau de la mer aura augmenté d’ici là ! (des scientifiques parlent en mètres compte tenu de la courbe de rejet de CO2 que nous suivons malgré tous les engagements non tenus ) et je ne parlerai pas des falaises qui s’effondrent .
    Ce qui me laisse pantois c’est la situation de Gravelines , une région de polders , où la menace de la montée des eaux est parmi les plus inquiétantes de l’Europe !
    Je ne vous apprendrais pas que les 6 réacteurs existants sont d’ores et déjà mis sous protection d’un mur (qui risque très vite d’apparaitre dérisoire ) , preuve que ce soucis est bien réel .
    Ma question peut se résumer en une phrase :  » Nos dirigeants prennent-ils ce genre de décisions hyper importantes (qui vont peser sur la vie des Français pendant un siècle ) en prenant en compte le niveau des mers à ce jour , ou le niveau des mers en 2100 ???
    J’aimerais tellement convaincre des autorités compétentes qu’il s’agit là d’une question d’une incroyable gravité !
    Merci de m’avoir lu jusqu’ici .
    Cordialement

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