EXCLUSIF : plus d’un jeune sur deux prêt à quitter la France !

Un sondage OpinionWay pour EconomieMatin et Taiga, réalisé les 20 et 21 décembre 2023, révèle qu’une majorité (54 %) de jeunes français âgés de 18 à 24 ans sont déterminés à quitter la France en raison du climat politique et économique. Un chiffre à mettre en regard du tiers de Français (30%), toutes catégories sociales et âges confondus, qui répond par l’affirmative à la même question.

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Par Jean-Baptiste Giraud Modifié le 21 décembre 2023 à 23h22
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EXCLUSIF : plus d’un jeune sur deux prêt à quitter la France ! - © Economie Matin
54 %54 % des jeunes français âgés de 18 à 24 ans veulent quitter la France, 44 %, y rester.
Un sondage OpinionWay pour EconomieMatin et Taiga, réalisé les 20 et 21 décembre 2023, révèle qu’une majorité (54 %) de jeunes français âgés de 18 à 24 ans sont déterminés à quitter la France en raison du climat politique et économique. Un chiffre à mettre en regard du tiers de français (30%), toutes catégories sociales et âges confondus, qui répond par l’affirmative à la même question.
L’enquête révèle par ailleurs que ce sont les électeurs de LFI, du RN et de Reconqûete qui sont de loin les plus pessimistes. Ainsi, 39 % des électeurs de Jean-Luc Mélenchon sont tentés de quitter la France, suivis par les électeurs de Marine Le Pen et d’Eric Zemmour, à 36 %.  
 
De l’autre côté du spectre politique, seuls 14 % des électeurs d’Emmanuel Macron expriment le souhait de quitter la France en raison du climat politique et économique, ou encore, 20 % des électeurs de Yannick Jadot et 21 % des électeurs de Valérie Pécresse.
 

Le Canada, destination rêvée pour ceux qui veulent quitter la France

Parmi les Français qui envisagent l’expatriation, c’est l’Amérique du Nord (36%), avec, très largement en tête, le Canada, à 28 %, qui est classé destination numéro 1. L’expatriation en Europe se classe en deuxième position, avec en tête, l’Allemagne (7 %), suivie de l’Italie (6%), le Royaume-Uni (5%) et l’Espagne (4%).
 
L’Afrique est classée en troisième position parmi les destinations d’expatriation, avec 9 % des intentions déclarées, dont 6 % en Afrique du Nord. Enfin, l’Asie et l’Australie attirent tous les deux 6 % des suffrages.
 
Pour Bruno Jeanbart, directeur des études politiques et vice-président d’OpinionWay, "ce sondage confirme une forme de lassitude et de désenchantement des Français à l’égard de leur pays, que toutes nos enquêtes sur la défiance enregistrent. À l’heure où l’on parle tant d’immigration dans le débat, le risque de voir nos jeunes émigrer n’est pas à négliger
 
À noter qu'un sondage réalisé en novembre 2013 par Toluna Quicksurveys pour EconomieMatin, avec les mêmes échantillons et quotas, révélait à l’époque que 49,9 % des Français étaient susceptibles de quitter la France, en raison du marasme économique d’alors, avec notamment un chômage en hausse, à 10,1 %. 
 

Expatriation : pourquoi moins de candidats au départ en 2023 ?

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D’abord, le taux de chômage est inférieur de 30 %, à 7,4 %. Mais cette différence à elle seule ne suffit pas à expliquer ce recul significatif de désir d’expatriation, à l’exception très notable, donc, des jeunes, qui sont 54 % à vouloir partir contre 44 % à vouloir rester. 
 
L’autre explication, c’est qu’entre-temps, le « quoiqu'il en coûte » et « l’argent magique » sont passés par là. Toutes les crises politiques et économiques de ces dernières années ont été « résolues », ou plutôt, désamorcées, à coup de milliards d’aides, primes, subventions, revenus de substitution. La crise, gravissime, des Gilets Jaunes, a initié le mouvement, validé la méthode. Et la période du Covid  a démontré par l’absurde qu’il était possible de rester tranquillement chez soi sans rien faire, tout en continuant à recevoir un salaire ou un revenu alternatif !
 
Le désir de quitter le pays est donc moins grand pour ceux qui sont installés, persuadés que le système redistribution français est encore capable d’amortir cette crise, et peut-être les suivantes. A l’inverse, le monde est devenu « moins attractif. En 2013, 50 % des candidats au départ souhaitaient aller en Amérique du Nord (Canada, Etats-Unis), et les Etats-Unis étaient en tête à 30 % ! Désormais, "l'Amérique"  ne fait plus rêver, c’est le Canada ! L’Asie s’est effondrée également dans les intentions des candidats au départ, (6 % contre 12 % en 2013). Enfin, Israël, est envisagé » comme destination par 1 % des sondés, contre 3 % en 2013. A l’inverse, l’Afrique recueille 9 % des intentions dont 6 % pour l’Afrique du Nord, alors qu’elle était absente des déclarations de 2013. 
 
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Fiche Technique : 

Ce sondage a été réalisé par OpinionWay, certifié ISO 20252,  sur système CAWI, du 20 au 21 décembre 2023 sur un échantillon de 1 006 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.

L’échantillon a été constitué selon la méthode des quotas, au regard des critères de sexe, d’âge, de catégorie socioprofessionnelle, de catégorie d’agglomération et de région de résidence.

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Photo Jean Baptiste Giraud

Jean-Baptiste Giraud est le fondateur et directeur de la rédaction d'Economie Matin.  Jean-Baptiste Giraud a commencé sa carrière comme journaliste reporter à Radio France, puis a passé neuf ans à BFM comme reporter, matinalier, chroniqueur et intervieweur. En parallèle, il était également journaliste pour TF1, où il réalisait des reportages et des programmes courts diffusés en prime-time.  En 2004, il fonde Economie Matin, qui devient le premier hebdomadaire économique français. Celui-ci atteint une diffusion de 600.000 exemplaires (OJD) en juin 2006. Un fonds economique espagnol prendra le contrôle de l'hebdomadaire en 2007. Après avoir créé dans la foulée plusieurs entreprises (Versailles Events, Versailles+, Les Editions Digitales), Jean-Baptiste Giraud a participé en 2010/2011 au lancement du pure player Atlantico, dont il est resté rédacteur en chef pendant un an. En 2012, soliicité par un investisseur pour créer un pure-player économique,  il décide de relancer EconomieMatin sur Internet  avec les investisseurs historiques du premier tour de Economie Matin, version papier.  Éditorialiste économique sur Sud Radio de 2016 à 2018, Il a également présenté le « Mag de l’Eco » sur RTL de 2016 à 2019, et « Questions au saut du lit » toujours sur RTL, jusqu’en septembre 2021.  Jean-Baptiste Giraud est également l'auteur de nombreux ouvrages, dont « Dernière crise avant l’Apocalypse », paru chez Ring en 2021, mais aussi de "Combien ça coute, combien ça rapporte" (Eyrolles), "Les grands esprits ont toujours tort", "Pourquoi les rayures ont-elles des zèbres", "Pourquoi les bois ont-ils des cerfs", "Histoires bêtes" (Editions du Moment) ou encore du " Guide des bécébranchés" (L'Archipel).

2 commentaires on «EXCLUSIF : plus d’un jeune sur deux prêt à quitter la France !»

  • J’ai quitté la France à 19 ans en 1970 et n’y suis retourné qu’en 1997 après un passage par 7 pays différents : UK, RFA, Corée, Japon, Inde, Qatar, Belgique, des études à Berlin et un doctorat à Paris. Quitter la France oui mais pour y revenir sur la Côte d’Azur après avoir fait le tour du monde. À l’étranger, on reste un étranger mais en France, l’étranger peut facilement être accepté s’il suit un minimum les codes. Je ne regrette en rien cette fabuleuse expérience d’être parti du cocon « France » car elle m’a littéralement nourri et fait de moi un homme du monde dont les racines sont la France.
    PS.: D’autant plus « étrange » conclusion que je suis d’origine polonaise.

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  • Je doute fort de la pertinence de cet article. Non pas que je ne sois pas persuadé que la France soit un pays en perdition, mais plutôt que je m’étonne sur le choix des pays d’accueil.
    Le Canada, l’Allemagne, l’Espagne ou le Royaume-Uni sont autant destinés à décliner que la France, sinon davantage. L’avenir du monde ne se situe plus dans un occident moribond, mais en Asie.
    Et ne pas prendre en considération cette inéluctable tournure des choses indique que soit l’article est totalement bidon, soit le sondage qui l’alimente, soit, éventuellement, que ceux qui ont réalisé l’un et l’autre sont complément incompétents…

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