Le Kazakhstan fournit à la France la moitié de l’uranium dont elle a besoin pour ses centrales nucléaires, et est son deuxième fournisseur en pétrole brut. Mais résumer la visite d’Emmanuel Macron a ces deux aspects, même s’ils pèsent pour plus de 80 % des échanges commerciaux jusqu’ici, serait réducteur.
La France figure en effet dans le peloton de tête des nations investissant au Kazakhstan, devant la Chine, avec un total de 18 milliards d’euros, et plus de 170 entreprises françaises installées localement. En 2022, les échanges entre la France et le Kazakhstan représentaient un total de 4 milliards d’euros, en hausse de 30 % par rapport à l’année précédente.
La France, partenaire privilégié du Kazakhstan dans la région
La France est également le premier pays européen à avoir signé un partenariat stratégique avec le Kazakhstan après la chute de l’URSS. François Mitterrand a été le premier chef d’État occidental à se rendre dans le pays, en 1994. La dernière visite d’un chef d’État français remonte à l’époque de François Hollande, en 2014. Le président Kassym-Jomart Tokaïev s’est quant à lui rendu en France il y a un an, en novembre 2022.
Afin d’attirer les investissements étrangers, le Kazakhstan a créé plusieurs zones franches d’impôts et de prélèvements. Le pays revendique une grande stabilité juridique et fiscale, sécurisante pour les entrepreneurs. La main d’œuvre y est abondante et formée, avec 40 % de la population âgée de moins de 25 ans. Le Kazakhstan va d’ailleurs annoncer dans les prochains jours avoir franchi le cap des 20 millions d’habitants.
Macron au Kazakhstan : contrats attendus
Emmanuel Macron sera accompagné dans son déplacement à Astana des ministres de l’Industrie, du Commerce extérieur, ainsi que d’une quinzaine de chefs d’entreprise dont les PDG d’EDF, de Suez et d’Orano, sachant qu’Orano exploite une mine d’uranium sur place en partenariat avec Kazatom, usine qui fournit 12 % de l’uranium dont la France a besoin, et 7 % de la production mondiale.
De son côté, EDF veut mettre en avant son expertise en matière de nucléaire civil, et de production d’électricité nucléaire, sachant que le Kazakhstan envisage de soumettre à référendum le projet de construire une centrale nucléaire, la dernière, datant de l’époque soviétique, ayant été démantelée à la fin des années 90. La présence du PDG de Suez laisse à penser que d’autres contrats seront annoncés au cours de ce déplacement.
Le président Emmanuel Macron se rendra ensuite en Ouzbékistan, croisant sans le rencontrer le président turc Recep Tayyip Erdoğan, attendu à Astana le même jour.