L’horloge tourne, l’hiver approche et avec lui, le spectre de la pénurie de médicaments. Une réelle inquiétude alors qu’arrive la période des angines, bronchites et autres maladies saisonnières d’automne. Le gouvernement est contraint de passer à l’action… et mise sur la vente à l’unité pour certains antibiotiques.
Pénurie d’antibiotiques : cap sur la vente à l’unité !
Gaspillage : fini les boîtes d’antibiotiques non terminées !
Le constat est clair : trop de médicaments finissent au fond des placards, inutilisés. La raison ? Certains des traitements ne sont pas terminés sur recommandation du médecin. Mais dans la majorité des cas, le nombre de comprimés est plus important que nécessaire à la guérison du malade.
La solution ? Elle est simple, et déjà utilisée dans certains pays : la vente à l'unité pour certains antibiotiques en tension. Cette mesure vise non seulement à réduire le gaspillage, mais aussi à combattre l'antibiorésistance. Un double enjeu majeur pour la France, championne de la consommation d'antibiotiques en Europe. Selon les informations obtenues par l’AFP, pas d’inquiétude : « il n’y aura pas de rationnement ».
Vente à l’unité : une solution… ou une usine à gaz ?
Si certains professionnels ont déjà adopté cette démarche, d'autres restent sur leurs gardes. Le principal hic ? La traçabilité. Découper les blisters des antibiotiques et autres produits n'est pas une mince affaire, surtout en termes de suivi des numéros de lot. Si jamais il y a un problème avec les médicaments distribués, il sera difficile de prévenir les patients.
Le Leem, lobby des laboratoires pharmaceutiques, reste également prudent sur le sujet. « Il n'y a pas de consensus sur la délivrance à l'unité d'un point de vue industriel », précise-t-il au Figaro. Mais le Leem travaille surtout en faveur des industriels, et non des patients. Alors, forcément, puisque la vente à l’unité conduit à une baisse de la quantité des ventes, le Leem ne va pas sauter de joie face à l’idée.
Antibiotiques : délivrés par les pharmacies sans ordonnance ?
La vente à l'unité n'est que la partie émergée de l'iceberg. D'autres pistes sont explorées, comme la délivrance d'antibiotiques sans ordonnance après un test préalable. Et en cas de coup dur ? Les hôpitaux pourront produire leurs propres médicaments. Une initiative certes limitée en quantité, mais précieuse en cas de crise.
Enfin, la question de la production et des stocks d’antibiotiques se pose. Le gouvernement travaille sur la chaîne d'approvisionnement. Pour motiver les fabricants à privilégier le marché français, le prix de l'Amoxicilline, star des antibiotiques, grimpera de 10%. En échange, les industriels s'engagent à garantir stocks et approvisionnements sur notre territoire.