Avec près de 5 milliards de passagers attendus et un chiffre d’affaires record, le secteur aérien traverse une année exceptionnelle. Cependant, les défis financiers persistent, selon Willie Walsh, directeur général de l’Iata.
5 milliards de passagers pour le transport aérien cette année !
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Published on 4 juin 2024 11h00
6,14 DOLLARSLe gain moyen par passager est de 6,14 dollars.
L'Association internationale du transport aérien (Iata) a récemment confirmé les prévisions annoncées en fin d'année dernière : 2024 sera une année record pour le trafic aérien. Lors de l'assemblée générale annuelle de l'Iata, tenue à Dubaï, Willie Walsh a révélé que le nombre de passagers atteindrait près de 5 milliards cette année (4,96 milliards précisément), surpassant ainsi le précédent record de 2019 de 400 millions de passagers. Ces nouvelles estimations sont supérieures aux prévisions de fin 2023 qui mentionnaient 4,71 milliards de passagers.
Chiffre d'affaires record pour le transport aérien, mais des marges limitées
En termes d'opérations, ces chiffres se traduisent par environ 39 millions de vols pour l'année 2024. Le secteur du fret n'est pas en reste, avec une prévision de transport de 62 millions de tonnes de marchandises, représentant des échanges commerciaux d'une valeur de 8.300 milliards de dollars.
L'ensemble de cette activité générera un chiffre d'affaires de 996 milliards de dollars, un sommet jamais atteint auparavant. Toutefois, Willie Walsh met en garde contre l'excès d'optimisme, en soulignant que les dépenses atteindront également un niveau record de 936 milliards de dollars. Malgré la hausse des volumes et des revenus, la rentabilité des compagnies aériennes reste limitée.
Vers une rentabilité durable malgré les obstacles
Les prévisions de rentabilité ont été revues à la hausse avec un bénéfice net cumulé de 30,5 milliards de dollars, ce qui représente une marge nette d'un peu plus de trois pour cent. Willie Walsh a déclaré : « Ce n'est malheureusement pas un record. Mais si l'on considère la situation dans laquelle nous nous trouvions il y a quelques années, c'est une réussite majeure. »
Il a également souligné que les gouvernements, souvent à la recherche de nouvelles recettes fiscales dans le transport aérien, doivent comprendre que les marges bénéficiaires restent minces. Il l'a illustré en comparant les 6,14 dollars de gain moyen par passager au prix d'un café dans certaines régions, en faisant un parallèle avec Starbucks qui affiche une marge de 11,5 %.
Willie Walsh a souligné que bien que l'industrie du transport aérien soit sur la voie de bénéfices durables, il reste encore des défis à surmonter. « Pour améliorer la rentabilité, il est essentiel de résoudre les problèmes liés à la chaîne d'approvisionnement afin de pouvoir déployer les flottes de manière efficace pour répondre à la demande. Il serait également utile d'alléger le cortège de réglementations onéreuses et de propositions fiscales de plus en plus nombreuses. Cela nous mettrait également en position de force pour accélérer les investissements dans le domaine du développement durable », a-t-il déclaré.