La ministre Catherine Vautrin a confirmé ce mardi 19 novembre que les collectivités locales doivent contribuer à hauteur de cinq milliards d’euros aux économies globales pour 2025, une annonce qui intervient dans un contexte de forte contestation par les élus locaux. Cette mesure s’inscrit dans un effort national pour réduire la dette publique de la France.
Les 5 milliards d’économies exigés aux collectivités confirmés
Les collectivités locales sont au cœur des discussions budgétaires de 2025, confrontées à d'importantes exigences économiques de la part du gouvernement. La ministre du Partenariat avec les territoires et de la Décentralisation, Catherine Vautrin, a confirmé la demande du gouvernement de réaliser des économies de cinq milliards d'euros. Cette décision, justifiée par la nécessité de renforcer la souveraineté nationale et de réduire l'endettement du pays, a été annoncée avec fermeté malgré le mécontentement grandissant des élus locaux, qui craignent des répercussions directes sur les services publics essentiels.
Annonce stratégique en période de congrès
La ministre du Partenariat avec les territoires et de la Décentralisation, Catherine Vautrin, a pris la parole sur France Inter pour préparer le terrain avant de se présenter au Congrès des maires, où elle a officialisé l'exigence des cinq milliards d'euros. En soulignant la souveraineté nationale comme justification principale, elle a mis en avant la nécessité d'un effort collectif pour réduire l'endettement du pays. « On a un enjeu de souveraineté, l'idée c'est de le faire avec mesure », a-t-elle déclaré sur France Inter. « La réalité, c'est que l'effort demandé est de cinq milliards », a-t-elle ajouté, préparant les élus à une décision difficile mais jugée indispensable.
Le gouvernement va demander aux collectivités locales un effort de 5 milliards d'euros.
"On joue la souveraineté du pays avec la dette française", affirme la ministre Catherine Vautrin. "Si on ne prend pas 5 milliards sur les collectivités, où vont-ils les prendre ?"#Le710Inter pic.twitter.com/wEZXV1oyi2— France Inter (@franceinter) November 19, 2024
Dès l'ouverture du congrès, les maires présents ont exprimé leur mécontentement face à l'ampleur des restrictions budgétaires imposées. L'annonce de Catherine Vautrin n'a fait qu'intensifier le climat d'insatisfaction déjà prévalent parmi les élus locaux, qui voient dans ces coupes une menace directe à la viabilité des services publics offerts à la population. Le gouvernement se trouve ainsi au cœur d'un dilemme, cherchant à équilibrer les besoins locaux avec les impératifs nationaux.
Forte résistance face aux coupes annoncées
L'opposition à la proposition de la ministre s'est rapidement manifestée à travers des déclarations incisives de plusieurs élus, provenant de différents horizons politiques. Ceux-ci critiquent non seulement la somme réclamée, jugée disproportionnée, mais aussi le manque de concertation préalable avec les collectivités concernées. Les maires et autres responsables locaux craignent que ces coupes drastiques n'affectent les projets d'infrastructure essentiels ainsi que le bon fonctionnement des services municipaux, depuis l'éducation jusqu'à la sécurité publique.
En réponse aux critiques, Catherine Vautrin a tenté de rassurer les élus en insistant sur la nécessité de ces économies pour garantir la stabilité financière à long terme de la France. Elle a également mis en lumière le dilemme posé par la répartition des charges financières : « Si on ne prend pas ces cinq milliards aux collectivités, où les prend-on ? ». Les élus ont débuté leur congrès en adoptant une posture défensive, en réaction aux contraintes budgétaires imposées aux collectivités pour 2025.
De son côté, Gérard Larcher (Les Républicains), président du Sénat, critique l'ampleur de la réduction budgétaire imposée aux collectivités locales par le gouvernement de Michel Barnier, visant à équilibrer les finances publiques. Dans une interview publiée dans le Journal du dimanche le samedi 16 novembre, il propose de réduire l'effort financier exigé à 2 milliards d'euros au lieu des 5 milliards proposés par Matignon.
Michel Barnier en conciliateur au congrès des départements
À Angers, lors du congrès des présidents de départements, vendredi 15 novembre, Michel Barnier a fait face à une vive opposition suite à sa demande initiale d'une économie de 5 milliards d'euros de la part des collectivités locales. Conscient des tensions, le Premier ministre a cherché à apaiser les esprits en annonçant des ajustements au projet de budget. Il a rappelé son expérience de 17 ans à la tête d'un département, utilisant son vécu pour dialoguer avec les élus locaux et témoigner de sa compréhension de leurs défis actuels.
Lors de son discours, Michel Barnier a promis une réduction des contributions demandées, ainsi que des mesures de soutien économique, incluant une augmentation des droits de mutation. « Je suis là pour vous dire que nous allons réduire très significativement l'effort qui vous est demandé par le projet de loi de finance », a ainsi déclaré le Premier ministre dans des propos partagés par RTL. Ces ajustements visaient à soulager les départements sous pression financière. Malgré les tensions initiales, les présidents de départements, apaisés par les promesses du Premier ministre, ont décidé de ne pas brandir les pancartes de protestation qu'ils avaient préparées. Toutefois, les détails précis des modifications seront discutés lors des prochaines séances au Sénat.