Les limitations de vitesse à 30 km/h en ville ne sont pas toujours très appréciées par les automobilistes. Elles permettent néanmoins de laisser un peu tranquilles les habitants, mais ne règlent pas cependant tous les problèmes liés à la pollution de l’air.
30 km/h en ville pour les voitures : une bonne nouvelle pour les habitants ?
30 km/h en ville : une réduction massive des accidents
On le sait, la sécurité routière est un enjeu majeur. La limitation à 30 km/h a donc été appliqué dans certaines villes. À Lyon, le constat est sans appel depuis son entrée en vigueur : les accidents ont diminué de 35 % entre 2019 et 2023. Moins nombreux et moins sévères, ces accidents montrent aussi que rouler à cette allure permet de rendre plus tranquille les villes pour les habitants. L'adoption des zones limitées à 30 km/h en France a démarré en 2005 à Fontenay-aux-Roses, suivi de Nogent-sur-Marne et Sceaux. Grenoble a rejoint l'initiative en 2016, mais c'est surtout depuis 2019 que cela prend de l'ampleur avec l'ajout de Besançon, Nancy, Lille et Strasbourg. En 2021, Paris s'y met aussi, suivie par Lyon, Toulouse, Limoges et Bordeaux. Aujourd'hui, près de 15 % des Français vivent dans des zones dans lesquelles la vitesse est limitée à 30 km/h.
Moins on roule vite, moins les conséquences d’un éventuel accident sont graves. L'Organisation mondiale de la Santé le confirme, avec un risque de décès pour un piéton réduit à 10 % à 30 km/h, contre 80 % à 50 km/h.
Au-delà de la sécurité, c'est le confort de vie qui s'en trouve amélioré. Selon l'Ademe, passer de 50 à 30 km/h dans nos rues diminue le bruit de près de 4 décibels. Malgré tout, le bruit des dos-d’âne et autres ralentisseurs dérangement parfois et on peut le comprendre. Une ville moins embêtée par le bruit des voitures pourraient permettre une meilleure harmonie dans les rues !
Peu de changements sur la qualité de l'air ?
La baisse de la vitesse à 30 km/h profite surtout aux piétons ! À Lyon, les accidents les impliquant ont baissé de 43 %, tandis que pour les cyclistes, la réduction est de 18 %. À Grenoble, les accidents avec des deux-roues motorisés ont diminué de 31 %, et ceux concernant les piétons, de 24 %. De plus, le trafic y a aussi réduit : -9 % pour les voitures et -20 % pour les poids lourds. À Paris, on note une baisse d'environ 25 % des accidents corporels, atteignant même 40 % pour les plus graves. Ce ne sont pas néanmoins les chiffres officiels.
La réduction de la vitesse en ville est également une question écologique. Est-ce que rouler moins vite dans les rues de nos villes permet d'améliorer la qualité de l'air ? Les études du Cerema indiquait en 2021 que « les émissions à de faibles vitesses (10 à 20 km/h) équivalent peu ou prou à celles produites à grande vitesse (100 à 110 km/h). » Une petite surprise donc. L'impact environnemental de cette mesure sera évidemment très analysé.
Face aux succès indéniables, mais aussi aux critiques des automobilistes furieux de rouler à cette allure, le Parlement cherche à mieux encadrer l'application du 30 km/h en ville. La distinction entre les routes principales, destinées à retrouver un flux à 50 km/h, et les routes locales, où le 30 km/h pourrait toutefois perdurer.