Pas plus de 100 ml : le retour des contrôles dans les aéroports européens

Les aéroports européens sont contraints de revenir aux anciennes méthodes de sécurité après que la Commission européenne a exprimé des doutes sur la fiabilité des scanners de dernière génération. Cette décision soulève des préoccupations économiques et opérationnelles pour les infrastructures aéroportuaires, tout en perturbant les habitudes des voyageurs.

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Par Aurélien Delacroix Publié le 26 août 2024 à 14h00
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Anonymous man at checkpoint in airport exploring luggage on screen with x-ray. - © Economie Matin
8Les scanners C3 de nouvelle génération sont 8 fois plus chers que les précédents modèles.

Depuis quelques années, plusieurs aéroports européens, dont celui de Milan, avaient installé des scanners de pointe, connus sous le nom de C3 EDSCB, pour faciliter le passage des contrôles de sécurité. Ces dispositifs offraient la possibilité aux passagers de conserver leurs appareils électroniques et leurs liquides dans leurs bagages à main, peu importe leur quantité, sans avoir à les sortir pour les contrôles.

Des scanners prometteurs mais remis en question

Cette technologie, basée sur la tomographie, produit des images tridimensionnelles de haute résolution, permettant de détecter des substances potentiellement dangereuses, y compris dans des cosmétiques ou des liquides.

Cependant, un rapport technique émis par la Commission européenne a jeté un doute sur la fiabilité de ces scanners, particulièrement pour les contenants de plus de 330 millilitres. Bien que ces scanners aient permis de réduire considérablement le temps de passage au contrôle de sécurité, la Commission, par mesure de précaution, a décidé de réintroduire temporairement les restrictions de 100 millilitres pour les liquides, effectives depuis le 31 juillet.

Cette décision impose aux aéroports équipés de scanners C3 de revenir aux scanners traditionnels à rayons X, une technologie moins avancée et moins performante pour la détection des explosifs.

Le retour en arrière imposé par la Commission européenne a des répercussions importantes sur les aéroports ayant déjà investi dans la technologie C3. Selon le Conseil international des aéroports (ACI), ces scanners coûtent huit fois plus cher que les dispositifs traditionnels, avec des coûts de maintenance quatre fois plus élevés.

Une décision lourde de conséquences pour les aéroports

Pour Olivier Jankovec, directeur général de l'ACI, cette décision pénalise lourdement les aéroports sur les plans opérationnel et financier. Il souligne que la sécurité reste une priorité absolue, mais il s'inquiète des implications de cette décision sur la confiance des acteurs du secteur aérien envers le système de certification de l'UE pour les équipements de sûreté.

Les voyageurs, pour la plupart habitués à voyager avec des restrictions sur les liquides, ont exprimé peu de préoccupations face à ce retour aux anciennes règles. Toutefois, ceux ayant déjà utilisé les scanners C3 ou les scanners corporels dans certains aéroports ont noté une différence significative en termes de facilité et de rapidité d’accès aux portes d’embarquement. Cette facilité pourrait désormais être compromise.

Alors que la haute saison des voyages touche à sa fin, les passagers devront à nouveau faire preuve de vigilance concernant la quantité de liquides dans leurs bagages s’ils ne veulent pas voir leurs vacances écourtées par des contrôles prolongés. Les aéroports, quant à eux, devront patienter jusqu’à la résolution des problèmes techniques pour espérer exploiter pleinement les capacités des scanners de dernière génération et offrir à nouveau une expérience de voyage améliorée.

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De formation économiste, Aurélien s'est spécialisé dans le domaine de la technologie, plus particulièrement dans l'émergence de l'intelligence artificielle et ses implications sociétales.

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